Placé sous l'égide du président de la République, ce séminaire constitue une suite logique aux ateliers auxquels ont pris part des experts, des gestionnaires de biens immobiliers et des acteurs de la société civile, organisés durant le mois d'octobre 2007. Affairé à accueillir les délégations étrangères, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, s'est arrangé pour animer hier une conférence de presse au siège de son département ministériel au sujet de la problématique de la gestion immobilière dont un séminaire international de deux jours se tiendra dès aujourd'hui au Palais des nations du club- des-Pins. Placé sous l'égide du président de la République, ce séminaire constitue une suite logique aux ateliers auxquels ont pris part des experts, des gestionnaires de biens immobiliers et des acteurs de la société civile, organisés durant le mois d'octobre 2007 et ayant abouti à un certain nombre de recommandations que le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme compte notamment enrichir par les expériences de pays étrangers. On croit savoir la participation à ce séminaire de pays comme la France, l'Allemagne, la Belgique, les Emirats arabes unis, le Qatar, le Liban, la Jordanie, le Yémen, les pays de l'UMA et des organismes, à l'exemple de la Banque islamique. Les axes principaux autour desquels ce séminaire est organisé sont la législation et la réglementation de la gestion immobilière, son financement, la copropriété et la préservation du patrimoine immobilier. Abordant d'emblée un des volets importants, à savoir la rénovation urbaine, le ministre a insisté sur la volonté de l'Etat de prendre en charge cette question très sensible, notamment s'agissant d'immeubles menaçant ruine. C'est dans ce cadre qu'a été inscrit au niveau des grandes villes le diagnostic de nombreux immeubles. À titre d'exemple, la capitale compte quelque 6 000 immeubles en phase de diagnostic sous l'égide de la direction du logement, alors qu'à Oran, ce sont tous les immeubles du centre-ville qui sont concernés. “Pas moins de 300 milliards de dinars, du budget 2007 et 2008, ont été alloués pour la rénovation des villes et villages”, fait remarquer le ministre. Une somme appelée à la hausse. Cependant, la gestion immobilière bute toujours contre un certain nombre de contraintes et tout particulièrement la copropriété. En Algérie, le parc immobilier total atteint près de 7 millions d'unités. Le parc public géré par les OPGI n'est que de 700 000 unités, soit 12% du total, 8% du parc, soit 533 000 logements sont précaires. “Et c'est parce que nous travaillons d'une manière pragmatique au vu de la spécificité de chaque immeuble, que les choses avancent à un rythme relativement lent. La problématique est lourde et exige des mécanismes d'incitation”, explique-t-il. Et d'ajouter que “le sujet ne doit pas être traité avec légèreté. Nous sommes de grands généralistes en matière de gestion immobilière, et c'est l'une des raisons qui fait que la tenue de ce séminaire nous sera très certainement d'un grand concours”. Le ministre a soutenu par la même occasion que la gestion immobilière, une fois le processus finalisé, aura un impact positif sur la création d'emplois, chose qui lui a fait dire que les jeunes devraient s'investir dans ce créneau. Il faut savoir que le nombre d'administrateurs des biens, 345 actuellement, reste en deçà des normes. Quant aux offices chargés de la gestion des patrimoines immobiliers, Noureddine Moussa a confié que leurs seules ressources provenant des charges incluses dans les loyers sont insuffisantes pour assurer un entretien et une rénovation exigés par une grande partie du parc public. 40% environ des loyers et charges sont recouvrés par ces offices. À la question de savoir pourquoi l'Etat continue à buter contre le problème de la gestion des parties communes, bien que les dispositions réglementaires existent depuis 11 ans, le ministre a souligné que le niveau de maturité des citoyens n'est pas atteint pour que ces derniers fassent appel aux services d'un professionnel, l'administrateur des biens. C'est l'une des questions qui sera débattue lors de ce séminaire. Le ministre a également fait un rappel sur la révision du PDAU d'Alger dont le projet a été confié à un bureau d'études portugais, au même titre d'ailleurs que 801 PDAU que compte le territoire national. De même que l'étude sur la microzonation a été lancée au lendemain du séisme de 2003 où des experts algériens ont travaillé côte à côte avec les spécialistes japonais en matière d'assistance sismique. Ali Farès