Les experts en gestion immobilière ont recommandé, hier au terme du séminaire international sur la gestion immobilière, la réhabilitation des administrateurs des biens immobiliers, au cours de la deuxième journée du séminaire international sur la gestion immobilière. L'administrateur de biens est une personne mandatée par les locataires pour gérer leurs biens, que ce soit un immeuble, un terrain ou un local commercial, et c'est à lui qu'échoit la responsabilité de la maintenance immobilière, explique-t-on. Cette fonction tarde à se mettre effectivement en place en Algérie malgré la promulgation, en 1997, d'un décret portant instauration de cette nouvelle activité, ont souligné des spécialistes de la gestion immobilière lors des travaux en ateliers. Un nombre de 345 administrateurs de biens (appelés également syndics) ont été agréés par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme depuis 1997, mais l'expérience de ces administrateurs a été qualifiée d'“échec” en raison de leur faible impact sur la vie de cité et le peu d'intérêt suscité par la fonction. En effet, sur les 345 accréditations, 223 ont été enregistrées entre 1998 et 2003, alors que seulement 25 accréditations ont été délivrées en 2007. Lors des débats, plusieurs intervenants ont relevé ”l'état lamentable” dans lequel se trouve la grande majorité des parties communes des immeubles. Un autre problème soulevé par les professionnels immobiliers concerne les citoyens qui ont acheté, en toute propriété, leur logement auprès des OPGI, et qui refusent de payer les charges sous prétexte qu'ils sont propriétaires, donc, selon eux, “non concernés par ces frais”. Or, la loi prévoit le paiement des charges pour les parties communes (entretien des escaliers, ascenseurs, garages, parking) même par les propriétaires. D'autres participants ont suggéré la création d'entreprises chargées de la gestion des logements collectifs, arguant que cette démarche a également l'avantage de créer un bon nombre d'emplois. Toutes ces propositions “butent malheureusement sur l'esprit du beylik qui continue à dominer dans la vie des cités”, fait remarquer un administrateur de biens à Constantine : “L'Algérien vit confortablement chez lui, mais rechigne à payer pour remplacer une ampoule dans la cage d'escalier, c'est le fond du problème.” Concernant l'atelier finances, le débat a été axé sur le recouvrement des charges, un des problèmes qui entrave le bon déroulement de la gestion immobilière. Les spécialistes de la question ont également soulevé le problème des locataires qui effectuent des transformations de leurs logements au risque de porter atteinte à la sécurité des voisins immédiats ou de l'immeuble en général. Il existe aussi le cas de ceux qui convertissent leurs logements en bureaux pour y exercer des professions libérales (médecins, avocats, notaires...). Sur ce point, des intervenants ont jugé inéquitable de prélever les mêmes charges pour cette catégorie de propriétaires que pour une famille qui réside dans l'immeuble. La réorganisation de ce secteur stratégique de la gestion immobilière est l'un des principaux objectifs fixés par ce séminaire dont les pouvoirs publics attendent des recommandations qui seront étudiées avant de passer à l'action de réorganisation du secteur. R. N./APS