L'Etat semble déterminé à mettre fin à l'anarchie qui règne dans la gestion des ensembles immobiliers et harmoniser le paysage urbanistique. La gestion du parc immobilier est surtout confrontée à un vide juridique, mais aussi à des moyens à mettre en œuvre pour l'aménagement et l'entretien des cités d'habitation et l'amélioration des tissus urbains de nos villes. La préservation du patrimoine immobilier doit désormais, selon des experts, faire l'objet d'une révision, particulièrement aux plans juridique et financier. Le département de Noureddine Moussa s'employait depuis hier à peaufiner un cadre réglementaire qui régirait cette activité. A l'avenir, afin d'améliorer le cadre de vie dans nos cités, il est surtout question de la nécessaire implication de la copropriété dans la gestion immobilière. C'est dans ce cadre que l'expertise internationale a été sollicitée hier lors d'un séminaire international sur la gestion immobilière tenu à Alger. Cela d'autant que l'épineux problème du recouvrement des loyers représente plus de 60% des loyers impayés. Il n'en demeure pas moins que même les nouvelles cités AADL n'ont pas échappé à leur mauvaise gestion. « Depuis 2004, date de l'occupation des logements, le seul droit des locataires acquéreurs est celui de payer le loyer et les charges, l'AADL en tant que administrateur n'a pas rendu compte de sa gestion, comme le prévoit l'article 44 du décret 83-666 », selon Mebarki Mohamed Redha, vice-président de l'association Résidence El Boustane. Selon lui, aucune assemblée générale n'a été organisée dans les sites de l'AADL pour permettre la participation des locataires à la gestion de leur cité. Alors que les charges de copropriété constituent un élément fondamental dans la préservation du cadre bâti, selon Bouzerara Slimane, PDG de l'EPLF Alger, 20 ans après l'application du décret 83-666, force est de constater qu'une grande partie du parc des logements collectifs tombe en ruine. Cependant, l'Etat semble décidé à mettre de l'ordre cette fois-ci dans la gestion des cités, si l'on se fie aux déclarations du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, qui a affirmé que « l'Etat est prêt à accompagner le processus de réforme de la gestion immobilière », estimant que « ce secteur pourrait générer de nombreux postes d'emploi s'il est bien encadré ». M. Belkhadem a jugé nécessaire d'approfondir la réflexion sur la question de la gestion immobilière dans le cadre de la problématique de la gestion de l'urbanisme dans tous ses aspects, notamment celui relatif à l'aspect juridique encadrant la gestion immobilière. A ce titre, il a estimé que le projet de texte législatif relatif à l'achèvement des constructions soumis à l'APN est « un pas important dans le cadre de la réforme du système de la gestion immobilière ». M. Belkhadem s'est dit confiant quant à la capacité du séminaire de « sortir avec les recommandations adéquates qui permettront au gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour la prise en charge de la question de la gestion immobilière, notamment au plan de gestion de la copropriété ». Le cadre juridique que les participants examineront lors de cette rencontre, a-t-il poursuivi, « trouve son essence dans la loi qui impose aux propriétaires de biens et aux occupants des biens immobiliers de veiller à leur entretien et à leur préservation dans un cadre concerté ». Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat, a rappelé par la même occasion que l'Etat a consacré un montant de 20 milliards de dollars pour le financement du logement sous ses différentes formes et l'amélioration du cadre urbain. Pour ce qui est du financement de la gestion immobilière, pour Djebbar Hacène, président de FNAA, le marché de l'immobilier est désorganisé, ne répond pas à la demande et ne tient pas compte de la composition ni des habitudes de la famille algérienne.