Toute la ville de Tafraoui, située à une trentaine de kilomètres d'Oran, a vibré, avant-hier, aux sons de la fanfare accompagnant les parades au sol et aériennes exécutées par les élèves frais émoulus de l'Ecole supérieure d'aviation. Sous la houlette du général de corps d'armée, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, Salah Gaïd, entouré d'une pléiade de hauts officiers, du directeur de l'Ecole supérieure d'aviation, du chef de la 2e Région militaire, des convives de marque ainsi que des parents des jeunes officiers et sous-officiers, le coup d'envoi fut donné aux environs de 18 heures. Le chef d'état-major de l'ANP entame alors l'inspection des carrés des élèves en compagnie du directeur de l'école. Le général Salah Gaïd passe ensuite en revue un détachement des officiers pilotes qui lui rendent les honneurs. Regagnant la tribune officielle, le chef d'état-major donne le signal pour le début des parades aériennes. Entre-temps, le directeur de l'école annonce une courte allocution introductive dans laquelle il met en exergue la qualité des formations prodiguées aux élèves officiers et sous-officiers. Il s'agit de la 4e promotion d'élèves ingénieurs pilotes, de la 39e promotion de la formation fondamentale et de la 21e promotion du cours d'état-major. La formation de haut niveau, étalée sur une période de six ans, aura permis de former “des officiers de haut niveau, en synergie avec les systèmes scientifiques et militaires modernes”, a affirmé l'intervenant. La prestation de serment des élèves sera suivie par une cérémonie de remise des grades et des diplômes aux élèves majors de leur promotion. Des élèves originaires de pays africains amis seront également déclarés officiers de l'armée de l'air de leurs pays respectifs. La cérémonie de passation et de réception de l'emblème national se fera sous les ovations et les youyous de nombreux invités à cette journée particulière. Sous un soleil de plomb, les participants assistent à la dénomination des promotions du nom du chahid Belarbi Abdelkader, tombé au champ d'honneur en 1958 dans les monts de l'Atlas blidéen avec 48 de ses compagnons d'armes. Né le 9 janvier 1930 à Achâacha, dans la wilaya de Mostaganem, le chahid était diplômé de l'Ecole supérieure des sciences politiques de Paris. Titulaire d'un doctorat, Belarbi Abdelkader était un membre dirigeant de l'Union générale des étudiants musulmans algériens (UGMA) à Paris avant de rejoindre, en 1956, les rangs de la glorieuse Armée de libération nationale. C'est sous l'emprise émotionnelle de la présentation de cette figure marquante de la Révolution que fut donné le signal pour le déroulement de la parade au sol, exécutée avec brio par les élèves de l'école. La parade aérienne dévoilera, quant à elle, toute l'aptitude des officiers pilotes qui évolueront avec souplesse dans les airs. Six figures aériennes seront différemment présentées par les officiers pilotes par deux avions Saphir 43 du 640e escadron portant le drapeau national. Simultanément, 31 autres avions de type Firnas, dessinant le chiffre 39 symbolisant la 39e promotion de la formation fondamentale, voltigeront sous les applaudissements nourris de l'assistance. La figure de la parade aérienne en forme de diamant retiendra en haleine les participants qui débordent parfois la tribune officielle. Composé de 9 avions A/C de type L39 du 618e escadron, cette parade s'achève sur un éclatement multicolore au niveau de la tribune. À l'issue de ces représentations aériennes, les élèves promus jusque-là disciplinés, sortent des carrés, poussant des cris de joie et lançant leur casquette en l'air. C'est l'ultime scène militaire de cette journée qui s'achèvera tardivement par un gala artistique animé par des chanteurs de renom, à l'exemple de cheikh Hadj Ghaffour, Baroudi Bekhhedda et de bien d'autres. L'Ecole supérieure d'aviation de Tafraoui, prestigieux centre de formation militaire aérienne destinée aux élèves bacheliers, s'inscrit en droite ligne dans la politique menée par l'état-major de l'ANP pour dispenser une enseignement de qualité. À l'origine, simple piste servant à l'atterrissage des avions français à la veille de la Seconde Guerre mondiale, la base de Tafraoui fut intégrée aux forces maritimes françaises sous l'appellation Jean-Lartigue. En 1964, la base aérienne, qui était considérée comme une place stratégique de l'OTAN, fut rouverte au profit des forces aériennes algériennes pour devenir une école de formation supérieure d'officiers pilotes et de sous-officiers. K. REGUIEG-YSSAAD