La secrétaire d'Etat américaine tentera, pour son énième voyage dans la région, de dynamiser un processus de paix à l'arrêt. La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice est retournée hier au Proche-Orient pour tenter de donner un nouveau souffle aux négociations israélo-palestiniennes, avant la venue, mi-mai, du président George W.Bush, qui croit encore à un accord avant janvier 2009. Mme Rice, qui effectue sa 15e visite en Israël et dans les territoires palestiniens depuis que M.Bush a annoncé son intention de relancer le processus de paix en juillet 2006, était attendue en début de soirée d'hier en Israël. Elle doit dîner à Jérusalem avec le Premier ministre Ehud Olmert, puis se rendra aujourd'hui à Ramallah pour rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas. MM.Abbas et Olmert devraient ensuite se rencontrer au cours de la semaine prochaine, a indiqué un haut négociateur palestinien, Saeb Erakat. La secrétaire d'Etat américaine doit aussi tenir une réunion tripartite avec les chefs des équipes de négociateurs, la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, et l'ancien Premier ministre palestinien, Ahmed Qoreï. Les deux parties tiennent des discussions à huis clos depuis plusieurs mois et, selon un haut responsable israélien, Condoleezza Rice pourrait chercher à obtenir la publication d'un document soulignant les progrès accomplis. «Mais il y a peu de chance de voir un tel document, les deux parties souhaitant conserver le contenu du dialogue secret jusqu'à la conclusion d'un accord sur l'ensemble des points», a ajouté ce responsable, sous couvert de l'anonymat. Sur le chemin du Proche-Orient, Mme Rice a fait jeudi et vendredi une étape à Londres, où elle a participé à plusieurs réunions. Lors de celle du Quartette (Etats-Unis, Union européenne, Russie, ONU), les grandes puissances ont appelé Israël à geler la construction de colonies en Cisjordanie. Devant les donateurs aux Palestiniens, Condoleezza Rice a dénoncé le peu d'empressement de certains riches pays arabes à verser les fonds promis. La question des conditions de vie des Palestiniens de Cisjordanie sera évoquée avec des responsables israéliens et palestiniens lors du séjour au Proche-Orient de Mme Rice. Les Etats-Unis, tout comme Israël, cherchent à renforcer le pouvoir du président palestinien Mahmoud Abbas, par opposition au Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza depuis juin 2007. Hier, avec l'accord d'Israël, quelque 600 membres des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne ont été déployés à Jénine, en Cisjordanie. Dans ce territoire, un Palestinien touché vendredi par des tirs israéliens a succombé à ses blessures, selon des sources de sécurité palestiniennes. Il s'approchait d'un barrage au sud d'Hébron armé d'un couteau, avait précisé, vendredi, l'armée israélienne. Concernant Ghaza, l'administration américaine, George W.Bush en tête, continue de défendre la politique d'isolation du Hamas, alors que, dans le même temps, l'Egypte essaie de favoriser une trêve entre Israël et le mouvement islamiste, afin de desserrer le blocus. M.Bush se rendra à son tour au Proche-Orient du 13 au 18 mai, mais aucune rencontre tripartite avec Israéliens et Palestiniens n'est prévue. Lors d'une récente visite à Washington, le président palestinien Mahmoud Abbas l'a prévenu qu'un «important écart» séparait encore les positions palestiniennes de celles d'Israël sur les questions au coeur du conflit. Le président américain, qui avait sucité une reprise du dialogue à Annapolis (Etats-Unis) en novembre, a néanmoins affirmé avoir «toujours espoir» que les deux parties parviennent à un accord d'ici à la fin de son mandat, en janvier 2009.