Le secrétaire général du ministère de l'Agriculture a appelé hier, au deuxième jour d'une rencontre organisée à l'hôtel El-Aurassi par le Forum des chefs d'entreprise et la Chambre nationale de l'agriculture, à “une alliance entre l'amont et l'aval agricoles pour assurer une sécurité alimentaire durable”. Durant deux jours, les participants ont examiné l'état de l'agriculture algérienne et du secteur agroalimentaire. Des constats ressortent de ces différentes interventions, Des résultats tangibles ont été enregistrés par le PNDA. L'émiettement des surfaces agricoles ne permet pas l'émergence d'une agriculture moderne. Sur le plan de la consommation, la disponibilité des produits ne semble pas améliorer la ration alimentaire des Algériens. L'appareil industriel agroalimentaire national est complètement déconnecté de l'agriculture locale. Le statut des terres, et donc l'accès au foncier agricole, demeure une contrainte majeure pour le développement de l'agriculture algérienne. Les participants ont mis en évidence l'importance de la filière tomate industrielle, qui représente un chiffre d'affaires dépassant les 12 milliards de dinars, 100 000 emplois directs et indirects, 10 000 exploitations productives, 25 000 à 30 000 ha de meilleures terres valorisées par la production et, enfin, un tissu industriel conséquent. 30 unités de transformation sont recensées. Cependant, la situation actuelle de la filière est préoccupante. Les superficies ont diminué d'une manière drastique, passant de 28 000 ha à 10 000 ha, et la production de 60 000 tonnes à 17 000 tonnes de 2005 à 2007. Un dysfonctionnement de la filière est constaté. Beaucoup d'usines ont fermé et d'autres, celles qui sont restées en activité, ont connu une baisse de leur plan de charge. La majorité des pays producteurs de tomate d'industrie soutiennent d'une façon directe ou indirecte les producteurs jusqu'à concurrence de 34,5 euros/tonne de tomate fraîche. La filière tomate industrielle est soumise à plusieurs contraintes : structurelles, techniques et financières. La mise en place d'une stratégie de la filière dans ces deux volets industriel et agricole, et la considérer en tant que filière stratégique, est recommandée. Concernant la filière céréales, il a été recommandé une connaissance plus précise du milieu physique affecté à la culture des céréales, une ouverture du marché foncier par la création d'une agence foncière agricole de régulation et de gestion. Pour ce qui concerne la filière lait, les opérateurs ont appelé l'Etat à restructurer et à augmenter les aides publiques, à faciliter l'accessibilité des terres de l'Etat aux industriels pour recapitaliser la filière, à encourager la création de coopératives sur la base d'un plan de charges, à détaxer les facteurs de production de lait et la poudre de lait synthétique destinée aux veaux. M. R.