Estimant que le citoyen arabe a le droit de suivre les grands évènements sportifs, notamment ceux auxquels prend part sa sélection nationale, le directeur général de l'Union des radios arabes (ASBU), Salaheddine Mouawiya, compte bien s'attaquer à ce point sensible qui irrite au plus haut point les téléspectateurs dans le monde arabe, particulièrement les férus de sport et de football. Il faut dire que ce phénomène de cession des droits aux chaînes cryptées pénalise les amateurs des événements sportifs de tous les pays qui n'ont pas les moyens de s'offrir les cartes de décryptage. Outre l'Euro 2008, les Algériens sont même privés des matches de leur sélection nationale dans le cadre des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations et de la Coupe du monde 2010 pour la simple raison que la Confédération africaine de football a cédé les droits à une chaîne privée, qui exige des sommes faramineuses en échange du droit de retransmettre les matches, y compris sur les chaînes hertziennes. Trouvant cela inadmissible, le nouveau patron de l'ASBU a bien l'intention d'y remédier. Selon lui, “nulle chaîne cryptée dans l'Union européenne (UE) ne peut disposer du droit d'exclusivité de retransmission des matches de la Coupe du monde ou d'Europe”. À partir de ce constat, il plaide en faveur du “droit du citoyen arabe de suivre ces évènements sportifs au même titre que les Européens”. Il argumentera par le fait que “ce droit ne porte point préjudice aux droits des chaînes privées, y compris les chaînes cryptées, car l'éventail de retransmission des évènements sportifs est large”, tout en faisant remarquer qu'il ne s'agit que “des évènements sportifs importants auxquels prennent part les sélections nationales arabes”. Ayant l'intention de faire valoir ce droit au titre de la charte sur la diffusion audiovisuelle, car il s'agit d'un droit “légitime”, Salaheddine Mouawiya annoncera que la retransmission des rencontres sportives, “sera à l'ordre du jour des travaux du comité permanent de l'information arabe qui devra se réunir pour débattre du mécanisme de mise en œuvre du document relatif à la diffusion satellitaire”. Quant à la responsabilité de la FIFA dans ce monopole découlant de la vente des droits de retransmission, le premier responsable de l'ASBU a précisé que “la FIFA a entrepris cette démarche en l'absence d'une législation arabe lui interdisant cette attitude”. Dans ce cadre, il fera observer que “la FIFA n'a pas pu accorder le droit d'exclusivité de retransmission en Europe à aucune chaîne cryptée qui en a formulé la demande car il existe une directive européenne qui interdit le droit d'exclusivité, la région arabe étant ainsi la seule où ce droit est de mise”. Seule “l'existence de pareille directive dans le document relatif aux règles de diffusion audiovisuelle satellitaire tranchera cette question”, affirmera le DG de l'ASBU. Il est à souhaiter que cela se fasse rapidement à la grande joie des téléspectateurs fans de sport et de football en particulier, qui ne seront plus obligés de débourser des sommes au-dessus de leurs moyens pour pouvoir suivre la compétition qui les intéresse. A. ABDELKAMEL