Avec cette position au sein de l'UER, la Radio algérienne pourra relever les défis, notamment celui du projet de numérisation qui nécessite “une nouvelle vision de la gestion et des ressources humaines”. Pour la première fois, la Radio algérienne est élue au Comité radio de l'Union européenne de radiodiffusion, lors de la dernière assemblée générale qui s'est tenue à Alger. Bonne entrée pour le nouveau directeur de l'ENRS, M. Toufik Khelladi, qui capitalise cet événement. Il place toutefois la numérisation en priorité des enjeux de la radio dont le réseau de radios locales devrait être rapidement achevé. Avec cette position au sein de l'UER, la Radio algérienne pourra relever les défis, notamment celui du projet de numérisation qui nécessite “une nouvelle vision de la gestion et des ressources humaines”. Gestion “dynamique”, selon M. Khelladi, qui compte saisir cette opportunité pour renforcer la coopération entre les radios dans “ce partenariat gagnant-gagnant”. Outre l'échange de programmes, d'expériences, l'UER qui défend les intérêts des radios publiques de ses membres, sera d'un apport considérable pour l'ENRS dans son projet de numérisation, selon M. Khelladi. L'UER dispose d'un département technique qui pourra accompagner le projet dont un comité national a été déjà installé. Il estime qu'il est important de consolider, de solidifier et de rentabiliser cette passerelle à travers toutes les possibilités d'échange. “Nous avons des choses à prendre et nous avons beaucoup de choses à donner”, a-t-il souligné. Des échanges ont également lieu dans le cadre de l'ASBU, l'Union des radios arabes. Il est, par ailleurs, question de continuer à défendre le principe de gratuité de la diffusion des programmes sportifs comme l'a toujours soutenu l'UER qui refuse de payer un quelconque droit, considérant que les radios font la promotion du sport et non du spectacle comme à la télévision. L'autre défi est l'achèvement du réseau de radios locales — cinq ont été ouvertes depuis le début de l'année en cours — avec leurs capacités techniques et de toute la chaîne liée au programme. Et parallèlement à la réflexion sur les moyens et capacités de la radio, la gestion des ressources humaines, la formation, les normes… une prospective en somme. La nouvelle direction se penche sur un projet de radio nationale pour les jeunes. Celle-ci pourra voir le jour une fois le réseau des radios locales finalisé. La démarche “active” de la direction repose également sur une politique de renouvellement de l'offre de programme, selon M. Khelladi qui affiche une volonté de relever les défis de sa nouvelle expérience, lui qui a passé la majeure partie de sa carrière dans le monde de l'information “écrite” (journaux et APS) et un bref passage à la cellule de communication de la Présidence. Il ne craint pas non plus, selon son aveu, la concurrence qui est déjà là, d'une certaine manière. Mais la Radio algérienne doit s'y préparer, dit-il, tout en s'interrogeant sur ses capacités à maintenir l'auditeur qui est accompagné jour et nuit. Et se pose alors la problématique de la visibilité, des instruments de mesure pour être en phase avec la demande. Visibilité que peuvent apporter les expertises sereines, selon lui. Il a, par ailleurs, évoqué “l'inéluctable ouverture du champ audiovisuel”. Inéluctable, reconnaît-il, mais avec des préalables objectifs. Préalables qu'il énumère sous forme de questions. Est-ce que la priorité est à l'organisation de la profession ? Dans quelle condition doit s'opérer l'ouverture ? Disposons- nous d'instruments de contrôle, de la publicité, des sondages ? Qui va contrôler ? Quel sera le cadre réglementaire ? Cela suppose implicitement la nécessité de mettre en place des mesures, de prendre des précautions avant d'aller vers cette aventure qui s'imposera un jour. “Il faudra ouvrir le champ audiovisuel, mais comment ?”, dit-il. Car, a-t-il estimé, c'est une lourde responsabilité de disposer d'instruments aussi importants que la radio ou la télévision. Djilali B.