Augmentant d'une moyenne de 20 000 noms par mois, la liste de surveillance antiterroriste américaine atteindrait le chiffre de un million de suspects comprenant des personnalités internationales, dont le sénateur démocrate Ted Kennedy, Nelson Mandela ou le défunt président irakien Saddam Hussein. Aux Etats-Unis, le nombre de personnes suspectées de terrorisme par les organismes chargés de la sécurité avoisine facilement un million, à en croire l'association américaine des libertés civiles (ACLU). Ces personnes sont répertoriées dans une liste élaborée par le centre de surveillance du terrorisme, une institution relevant du Federal Bureau of Investigations (FBI). On y retrouve des personnes décédées, à l'instar de l'ancien chef de l'Etat irakien, Saddam Hussein, pendu le jour de l'Aïd-el-Adha par l'actuel régime de Bagdad, après un procès à la va-vite. Le nom de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, prix Nobel de la paix, se trouvait sur cette liste jusqu'à ce que le Sénat adopte fin juin une loi visant à le retirer, seule façon d'effacer un nom de la liste, selon l'ACLU. Des personnalités américaines y figurent également, à l'image du sénateur démocrate américain Edward (Ted) Kennedy, une des figures de proue du Parti démocrate américain et frère du défunt président américain, John Fitzgerald Kennedy.On ne sait pour quelles raisons un homme politique d'une telle envergure puissent se retrouver dans une telle liste. C'est dire que l'administration Bush suspecte tout le monde d'avoir des liens avec le terrorisme. Selon l'ACLU, cette liste qui contient les noms de terroristes ou de personnes soupçonnées de liens avec le terrorisme a fortement augmenté pour atteindre un million. Dans son communiqué, cet organisme souligne que “l'inspecteur général du département de la Justice a indiqué que le centre de surveillance du terrorisme avait plus de 700 000 noms dans sa base de données en avril 2007, et que celle-ci augmentait en moyenne de plus de 20 000 entrées par mois”. Sur la base de ces estimations, l'ACLU indique que “la liste comporte maintenant plus de un million de noms”. Cela étant, l'agence américaine de sécurité des transports (TSA) a démenti le fait que cette liste comporte un million de noms. Elle a affirmé sur son site internet que “les suppositions concernant cette liste sont simplement fausses”, estimant à moins de 450 000 les noms inscrits sur la liste. Toutefois, un de ses responsables, Barry Steinhardt, trouve que “la liste de surveillance symbolise parfaitement ce qui pose problème avec l'approche du terrorisme par l'administration américaine : c'est injuste, impossible à contrôler, géré de façon incompétente, une perte d'énergie et un vrai obstacle dans la vie de milliards de voyageurs”. Il est clair que l'administration Bush ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs dans sa “guerre contre le terrorisme”, quitte à enquêter sur tout le monde, ou à violer les lois, comme le démontre le traitement réservé aux détenus de Guantanamo. C'est du moins l'avis du juge canadien Richard Mosley, lequel dans sa décision rendue mercredi dernier indiquait que les méthodes employées par les instances militaires américaines pour préparer Omar Khadr en vue d'interrogatoires, en présence de représentants du gouvernement du Canada, et telles que décrites dans un document remontant à 2004, n'avaient pas respecté les lois sur les droits de la personne, notamment la Convention de Genève. K. ABDELKAMEL