Mme Messaouda Rahmani, membre de la Commission exécutive nationale (CEN), est également présidente de la Commission des femmes travailleuses de l'UGTA pour la wilaya d'Alger. Liberté : Les femmes membres de la CEN de l'UGTA ont-elles aujourd'hui une position commune concernant la nouvelle direction ? Mme M. Rahmani : Dix femmes sur les quinze représentées au sein de la CEN pensent qu'il faut renforcer l'équipe dirigeante, parce que l'UGTA a besoin de se mettre debout et, face aux syndicats autonomes, prouver sa capacité d'encadrer les travailleurs et les travailleuses. Nous avons besoin d'une équipe dirigeante légitime tournée vers le progrès, pour ouvrir ses portes entrebâillées, pour ce qui concerne le statut et le rôle des femmes à l'intérieur de l'organisation. Deux femmes ont présenté leur candidature pour un poste au secrétariat national, puis se sont ensuite retirées. Pourquoi ? Aujourd'hui, les femmes ne sont pas encore prêtes à être dans ces postes de responsabilité. Il y a encore nécessité de renforcer les capacités des femmes en matière de formation. Le secrétariat national est l'instance dirigeante ; c'est donc la matière grise de l'UGTA. On n'a pas le droit de faire du populisme… C'est une organisation où le carriérisme est pourtant de mise… Aujourd'hui (samedi 19 juillet) est un jour historique pour l'UGTA. Il y a transparence, car il y a le scrutin secret qui va donner la légitimité à la nouvelle équipe. Pendant longtemps, la désignation des membres a fait du mal à notre organisation. Cette dernière manifeste à présent son désir de se tourner vers le progrès. Qu'en est-il de sa mission de défense des droits moraux et matériels des travailleurs ? Un syndicat fort est un syndicat élu, sorti de l'urne. Cette légitimité donnera à l'UGTA carte blanche pour, justement, défendre les intérêts des travailleurs et travailleuses. Comment définissez-vous la crise qui a frappé l'UGTA et poussé celle-ci à reporter la réunion de la CEN de 4 mois et la formation de la nouvelle direction ? Il n'y a pas de crise. Le secrétaire général de l'UGTA a voulu prendre tout son temps pour calmer les esprits et aller vers des élections qui se tiendraient dans la sérénité. C'est un geste de sagesse de sa part. Propos recueillis par H. A.