Neuf policiers afghans ont été tués, hier, dans le bombardement d'un poste de police par les forces internationales dans l'ouest de l'Afghanistan. Des combats ont éclaté dans la province de Farah où il y avait des policiers, d'une part, des soldats afghans et des forces internationales, d'autre part, qui se sont pris réciproquement pour des talibans, a déclaré le gouverneur provincial adjoint, Mohammad Younus Rasouli. La police a ouvert le feu sur les soldats étrangers et afghans, qui ont réclamé un soutien aérien, a-t-il poursuivi. “L'Isaf (Force internationale d'assistance à la sécurité de l'Otan) a bombardé le poste de police, tuant neuf policiers et en blessant cinq autres”, a affirmé le responsable local. L'Isaf a pour sa part indiqué que l'opération avait été menée par la coalition sous commandement américain, l'autre force internationale présente en Afghanistan. La coalition a confirmé qu'un incident s'était produit et indiqué mener une enquête. Les forces étrangères et afghanes ont plusieurs fois été accusées d'un défaut de coordination à la suite d'épisodes meurtriers où elles avaient ouvert le feu contre leur propre camp. Au début du mois, un hélicoptère britannique avait ouvert le feu et blessé par erreur neuf soldat britannique dans la province de Helmand (sud), selon le ministère de la Défense. Par ailleurs, l'Isaf a annoncé avoir tué par accident quatre civils dans la province de Paktika (est), suite au tir de deux obus de mortier qui ont atterri à près d'un kilomètre de leur cible. Quatre civils ont été tués “accidentellement” par ce tir, qui pourrait avoir fait trois autres morts, a indiqué l'Isaf dans un communiqué, précisant que quatre civils avaient été blessés. A plusieurs reprises, les forces internationales ont tué des civils par méprise. La coalition et l'Isaf enquêtent par ailleurs sur des informations de responsables afghans selon lesquelles 64 civils auraient été tués dans deux frappes lancées au début du mois dans le nord-est de l'Afghanistan. Une de ces frappes a touché les participants à un mariage, tuant 47 personnes dont la mariée, selon les résultats d'une enquête demandée par le président Hamid Karzaï. Les violences ont redoublé d'intensité depuis près de deux ans malgré la présence de 70 000 soldats de deux forces multinationales, l'une de l'Otan (Isaf), l'autre sous commandement américain (opération Liberté immuable). DJAZIA SAFTA/AGENCES