L´armée américaine a confirmé le bombardement et son bilan, dans un communiqué. Six policiers et un civil ont été tués hier dans un bombardement des forces américaines visant des talibans mais qui a atteint un poste de police dans le sud de l´Afghanistan, a-t-on appris de source afghane et auprès de l´armée américaine. «A 3h00 ce matin, les forces internationales ont bombardé un poste de police dans la ville de Qalat. Six policiers ont été tués ainsi qu´un civil dans une maison voisine», a déclaré le chef adjoint de la police de la province de Zaboul. «Onze autres policiers ont été blessés. Le bâtiment a été entièrement détruit. Nous ne savons pas pourquoi il a été bombardé», a-t-il ajouté. L´armée américaine a confirmé le bombardement et son bilan, dans un communiqué. «Au cours d´opérations visant le commandant d´un groupe d´insurgés, un civil et six policiers ont été tués et treize policiers blessés», a-t-elle indiqué. «Un insurgé s´est barricadé dans un bâtiment et a ouvert le feu sur des soldats de la coalition. Il a été tué et un autre a été arrêté. Les soldats ont ensuite été la cible de tirs d´armes légères et de roquettes depuis un immeuble voisin», a poursuivi l´armée. «Les forces de la coalition ont riposté et ont obtenu un soutien aérien. Plus tard, elles ont établi que les personnes ayant ouvert le feu étaient des policiers», selon le communiqué. «Les forces de la coalition regrettent profondément cet incident de tir ami. D´après les premiers éléments, il s´agit d´une tragique confusion», a souligné le colonel Jerry O´Hara, porte-parole de l´armée américaine, cité dans le communiqué. Une enquête associant les ministères de la Défense et de l´Intérieur ainsi que les forces de la coalition a été ouverte. Les forces étrangères en Afghanistan sont régulièrement accusées de bavures lors de bombardements ou de combats avec les insurgés, mais les tirs amis faisant des victimes parmi les forces alliées sont plus rares. Le 22 octobre, neuf soldats afghans avaient été tués par erreur lors d´une frappe aérienne dans la province de Khost, dans l´est de l´Afghanistan. Le 20 juillet, ce sont neuf policiers afghans qui avaient péri dans un bombardement de la coalition dans la province de Farah (sud-ouest). Lors de la plus sanglante bavure ayant frappé des civils, 90 personnes avaient été tués le 22 août près d´Azizabad (ouest), selon les Nations unies et les autorités afghanes. Le président Hamid Karzaï s´est, plusieurs fois, plaint que les troupes internationales ne coordonnaient pas leurs opérations avec les forces afghanes et il a mis en garde contre l´impact de ces bavures qui provoquent la colère de la population. Kaboul avait même menacé, fin août, de renégocier les termes de la présence militaire internationale en Afghanistan après une série de frappes meurtrières. Les taliban ont lancé une insurrection sanglante depuis qu´ils ont été chassés du pouvoir à la fin 2001 par une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis. Les violences ont redoublé d´intensité depuis deux ans malgré la présence de près de 70.000 soldats de deux forces multinationales, l´une de l´Otan, l´autre sous commandement américain (Operation Enduring Freedom).