Radovan Karadzic, l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, inculpé de génocide, tentait hier, deux jours après son arrestation, de retarder son transfèrement devant la justice internationale à La Haye. Pour gagner du temps, son avocat, Me Svetozar Vujacic, a annoncé qu'il déposerait un recours contre le transfèrement de Karadzic demain, au dernier jour du délai prévu par la loi. De son côté, Karadzic, qui n'a pas eu de contacts avec son épouse Ljiljana Zelen-Karadzic, sa fille Sonja et son fils Sasa au cours de ses années de clandestinité, insiste pour les revoir avant de se retrouver à La Haye devant le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie qui l'a inculpé il y a 13 ans de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. Une fois déposé le recours de l'avocat de Karadzic contre son transfèrement, un panel de juges du tribunal de Belgrade pour les crimes de guerre aura, selon la loi, trois jours pour se prononcer. L'inculpé ne pourra plus ensuite présenter d'autre recours et le ministère de la Justice pourra alors décider de le transférer au TPI. Le transfèrement pourrait avoir lieu “durant le week-end où au début de la semaine prochaine”, a estimé Bruno Vekaric, porte-parole du procureur pour les crimes de guerre à la chaîne de télévision B92. L'arrestation de Radovan Karadzic, l'un des fugitifs les plus recherchés au monde, a valu à la Serbie les félicitations de l'Union Européenne (UE), des Etats-Unis et de nombreux autres pays. Elle était une des conditions pour que la Serbie puisse, à terme, intégrer l'UE et, désormais, les autorités serbes attendent des Européens un geste en retour. Rasim Ljajic, le ministre serbe chargé de la coopération avec le TPI, a rappelé que Belgrade, depuis la chute du régime autoritaire de Slobodan Milosevic en 2000, avait transféré 44 inculpés à La Haye, tout en qualifiant d'”injustifiées et sans fondement” les accusations selon lesquelles la Serbie ne coopère pas suffisamment avec la justice internationale. R. I./Agences