Ils affirment qu'ils sont dans l'impossibilité de continuer dans cette activité du fait que l'aide de l'Etat qui leur a été octroyée ne répond pas à leurs besoins. Les diplômés issus de l'université de Biskra, toutes spécialités confondues, ont bénéficié, cela fait trois ans, de l'aide de l'Etat dans le cadre de la promotion du secteur agricole dans la région. Après les difficultés de départ, les efforts de cette catégorie de nouveaux agriculteurs dont le nombre avoisine les 340 et qui se partagent 448 hectares, nonobstant le manque d'expérience, ont été couronnés par un énorme succès en un temps record. Leur rendement est perceptible sur le marché des fruits et légumes de la région. À titre d'exemple, ils cédaient la pomme de terre et autres produits agricoles, fruit de la sueur à 10 DA le kilo, nous a indiqué Aziz Touati, l'un des bénéficiaires. Cependant, ces derniers temps, bon nombre d'entre eux ont dû quitter la terre pour se tourner vers d'autres horizons plus lucratifs. Selon des chiffres glanés, 20 % de ces diplômés agriculteurs ont rompu avec le labourage, la culture et l'irrigation, d'autres ont même vendu leur terre, dit-on. La cause essentielle, selon eux, n'est nullement dû à la difficulté de la commercialisation du produit, la pénurie d'eau d'irrigation ou le manque d'électricité agricole, mais, leur argumentaire de quitter la terre relève de la difficulté du travail de la terre. Ils affirment qu'ils sont dans l'impossibilité de continuer dans cette activité fructueuse, du fait que la somme qui leur a été versée ne répond pas à leurs besoins. D'aucuns affirment que pour que les efforts soient conséquents, il faudrait entre autres avoir au moins un moyen de transport qui permette d'assurer de commercialiser les récoltes aux marchés non seulement de la région de Biskra mais aussi dans d'autres régions. Un autre bénéficiaire a relevé l'impossibilité de s'acquitter de la facture d'eau. D'autre part, le reste des bénéficiaires dont la prédilection est de se donner à fond à la terre et d'aller au-delà des espérances dans leur activité, ont fait de la région d'El-Outaya un immense jardin vert jalonné de diverses couleurs de fruits et légumes de toutes sortes. À l'image des hectares de Aziz Touati, qui sont irrigués au système du goutte-à-goutte par les eaux du barrage de Fontaine-des-Gazelles. Dans ces jardins fertiles, cet ingénieur en agronomie, après avoir énuméré dans un langage scientifique d'un fin connaisseur de la chose agricole les inconvénients qui ont donné qu'une partie considérable de bénéficiaires change de métier, ajoute que l'agriculture était son idée fixe depuis qu'il était lycéen et donc le travail de la terre pour lui était un choix personnel. Dans ses terres, les quelques travailleurs qu'il embauche concluent que la transformation des terres jachères en terres cultivables est un énorme défi à relever, et pour que cela soit plus conséquent, il faudrait d'ores et déjà réfléchir à revoir les critères de sélection des bénéficiaires de façon à n'octroyer une terre agricole qu'à celui qui s'y attache par amour. Hadj Bahamma