Les révélations faites ces derniers temps par des “émirs” du GSPC capturés à Boumerdès ou par des repentis, font toutes état de graves dissensions au sommet de l'organisation. Curieusement, le GSPC, qui a l'habitude de revendiquer aussitôt ses attentats kamikazes, affiche un silence radio sur celui perpétré récemment à Lakhdaria. Le semi-échec de cette attaque, exécutée par une nouvelle recrue, n'explique pas à lui seul l'attitude de cette organisation terroriste. Les raisons seraient plus profondes, si l'on tenait compte des révélations faites ces derniers temps par des “émirs” du GSPC capturés à Boumerdès ou par des repentis, au sujet de graves dissensions ayant émaillé ces derniers temps le sommet de l'organisation dirigée par Abdelmalek Droukdel. Des discours nés après la mise hors d'état de nuire d'une dizaine d'“émirs” qui font partie de l'ancienne génération du GSPC, ainsi que l'élimination et l'arrestation, depuis le début de l'année, de plus de 200 terroristes et autres membres de réseaux de soutien. Cette situation a favorisé la désagrégation des structures du GSPC au point où il lui est devenu difficile de communiquer ni même de convaincre ses propres troupes de plus en plus amoindries. Pis, le GSPC a recours à de nouvelles recrues pour exécuter ses attentats kamikazes comme il vient de le faire à Lakhdaria. Les derniers kamikazes qu'il avait sous la main ont été utilisés dans le double attentat commis à Bordj El-Kiffan et qui s'est terminé, lui aussi, par un fiasco car les deux kamikazes n'étaient ni préparés ni convaincus et présentaient, de l'aveu de leurs proches, une santé précaire. Par ailleurs, selon des repentis, les groupes terroristes font face en ce moment à une désorganisation totale et un conflit grandissant déchire l'organisation, notamment depuis l'élimination du principal artificier de l'organisation Halouane Amrane; alias Handhala. La “perte” de ce terroriste, connu pour avoir fabriqué et monté toutes les bombes qui ont explosé à Alger en 2007, dans les attentats kamikazes, a été fortement ressentie par toute l'organisation car il n'était pas seulement un artificier, mais aussi “un formateur d'artificiers”. Nos sources révèlent que les “émirs” du GSPC, notamment les “émirs” de la zone 2 qui forme le noyau de Boumerdès, ont été démoralisés après avoir appris que leur artificier a été “livré” par le groupe adverse dirigé par l'actuel “émir” de la zone 2 Abdelmoumène Rachid, alias Hodheïfa El-Assimi. S'ensuit une série d'opérations au cours desquelles plusieurs “émirs” seront abattus par les services de sécurité, presque dans les mêmes conditions, parmi eux Abou Assra, principal instigateur des attentats du 11 décembre, tué par une patrouille de l'ANP suite aux renseignements fournis par un de ses bras droits. Si l'on croit nos interlocuteurs, Tadjer Mohamed de Ouled Ziane dit “Jack”, ancien bras droit de l'“émir” Abdelhamid Sadaoui, ainsi que l'“émir” Hamza alias Abdi Abdi de Réghaïa et récemment Touhami, “émir” de Bordj Ménaïel ont fait les frais de la guerre qui déchire la zone 2 de l'ex-GSPC où Hodheïfa El-Assimi est toujours contesté, bien qu'il continue de disposer de l'appui et du soutien de Droukdel. Harcelés par les forces de sécurité, les katibate et les seriate du GSPC, dont les effectifs se sont nettement réduits, décident de recourir à leur réseau de soutien pour exécuter leurs attentats. Une tactique qui a montré, elle aussi, ses limites. Les différentes tentatives menées du côté de Bordj El-Bahri et Meftah pour ouvrir un accès vers la capitale ont échoué. M. T.