L'enquête sur l'attentat kamikaze, qui a ciblé la Direction régionale des renseignements généraux à Tizi Ouzou, commence décidément à révéler des éléments nouveaux sur la manière avec laquelle le groupe terroriste a pu commettre cet attentat, qui a fait 25 blessés et aurait pu coûter la vie à de nombreux policiers, si ce n'était le déménagement, deux jours auparavant, du célibatorium vers le nouvel hôtel de la police. Selon des sources proches de l'enquête, on a appris hier que le kamikaze qui s'est fait exploser à bord du fourgon Renault Trafic, utilisé dans l'attentat, serait un homme d'une quarantaine d'années et originaire de Benchoud, dans la wilaya de Boumerdès. L'individu en question aurait été aperçu non loin de la mosquée du centre-ville de Tizi Ouzou où il a accompli sa prière en compagnie de trois autres terroristes peu avant l'attentat. Mais il est à noter que même avec ces indications, les enquêteurs n'arrivent toujours pas à mettre un nom sur cette personne. La police scientifique poursuit toujours ses analyses sur les morceaux de chair retrouvés çà et là et les parties d'intestins retrouvées collées au mur de la caserne militaire qui fait face à la structure de police. Quant au véhicule, à savoir le Renault Trafic utilisé dans l'attentat, il a été acheté, selon les éléments de l'enquête, chez un particulier dans la localité de Dellys le 29 juillet dernier, avant de le transférer à Tizi Ouzou et de le bourrer d'explosifs. Après analyse, les enquêteurs ont conclu que le kamikaze n'avait pas tenté de fuir le fourgon puisqu'il avait les pieds attachés avec une corde aux pédales. Ce qui renseigne que le kamikaze a été forcé par ses acolytes à perpétrer l'attentat. Une hypothèse confirmée par certains faits qui se sont produits avant l'attentat, et que les enquêteurs ont fini par apprendre par la suite. Il s'agit d'une dispute entre les quatre terroristes à leur sortie de la mosquée de la ville de Tizi Ouzou où ils ont accompli la prière du fedjr, à environ une heure avant l'attentat. Dans la mosquée, aucun fidèle ne pouvait douter d'une présence terroriste. Bien que certains des fidèles, les plus habitués se connaissent, mais souvent des étrangers de passage viennent faire leurs prières dans les mosquées de la ville. Mais à l'extérieur, un peu plus loin de la mosquée en allant rejoindre les deux véhicules, à savoir la Renault Trafic et une Renault Express, tenus à l'abri des regards, un mouvement un peu timide mais bizarre aura été remarqué. La Renault Trafic démarre en premier avec deux personnes à bord et l'autre véhicule, la Renault Express, le suit lentement. Un peu plus loin, un des deux occupants du fourgon descend pour rejoindre l'autre véhicule, a-t-on appris auprès de notre source expliquant qu'en arrivant au niveau du marché couvert de Tizi Ouzou, la Renault Express s'arrête et le fourgon continue normalement son chemin. Ce qui ne laisse pas de doute que la bombe transportée par le fourgon a été actionnée par les trois occupants de l'Express qui quitteront évidemment tout de suite les lieux vers une destination inconnue. Une autre hypothèse concernant la cible des auteurs de l'attentat aurait été émise par les enquêteurs, mais on ne sait pas encore avec quels indices. Selon des indiscrétions, la cible des terroristes aurait été fort probablement la première sûreté urbaine située sur la grande rue de Tizi Ouzou, et non le siège de la Direction des renseignements généraux. Les auteurs ne connaissaient-ils pas donc la ville de Tizi Ouzou ou bien s'agit-il d'un changement de dernière minute ? Aucune explication n'est disponible pour le moment. Samir Leslous