Les citoyens ont recours aux camions-citernes qui sillonnent les différents quartiers et cités de la ville d'Oum El-Bouaghi, mais ils ignorent la provenance exacte de cette eau. En effet, l'été s'est installé et avec lui le risque d'intoxications alimentaires et autres maladies à transmission hydrique. À côté, des citoyens qui manifestent, de plus en plus, le besoin de se rafraîchir, d'où la nécessité d'une eau saine et de bonne qualité. Si la qualité de l'eau du robinet dans les grandes agglomérations telles Aïn Beïda, Aïn M'lila, Meskiana est jugée appréciable (contenant une quantité de calcaire équilibrée), dans la ville d'Oum El-Bouaghi, la qualité de l'or bleu est largement discutable en raison de la présence un peu excessive de calcaire, de l'avis même de certaines sources médicales. Aussi, les citoyens ont recours aux camions-citernes qui sillonnent les différents quartiers et cités de la ville d'Oum El-Bouaghi. Une pratique, en somme, courante et pas qu'en été, mais qui apporte son lot de maladies et autres infections, car d'aucuns ignorent la provenance exacte de cette eau. Le docteur Djebaïli, responsable du service de prévention au niveau de la direction de la santé et de la population, nous a indiqué que “le colporteur exerce une activité commerciale, de ce fait il doit être détenteur d'un registre du commerce, d'un carnet de santé et d'un certificat de conformité de l'eau”. Et d'ajouter : “Les services de prévention de la santé, de l'Algérienne des eaux, et les bureaux communaux de l'hygiène ont été destinataires de l'instruction ministérielle fixant les critères de colportage de l'eau potable, et ce, à des fins de sensibilisation et d'information du large public.” Pourtant, certains citoyens n'ont pas le choix et achètent l'eau même si c'est au prix de leur santé. D'autres, par ailleurs, préfèrent s'abstenir et recourir à l'eau de source du mont de Sidi R'ghiss. L'eau de cette dernière a de tout temps été convoitée par les habitants de la région, mais elle se fait de plus en plus rare, face à une demande de plus en plus croissante. Cette situation a contraint l'un des propriétaires de Sidi R'ghiss à équiper son puits d'une motopompe permettant ainsi un haut débit de distribution, en échange de la somme de 2 dinars le litre, évitant ainsi la prolifération de toute maladie à transmission hydrique. Rappelons que les habitants de la commune de Fourchy, située à soixante kilomètres à l'ouest d'Oum El-Bouaghi, ont été victimes, à deux reprises, d'une épidémie de typhoïde qui hante toujours les esprits. Il va sans dire que les différents services et collectivités sont appelés à engager une action de sensibilisation destinée au large public sur les dangers de l'eau colportée non contrôlée, voire mener une véritable lutte contre ce phénomène de distribution vente d'eau de qualité douteuse sans respect des conditions de l'activité. Pour cela, la redynamisation des bureaux communaux d'hygiène, la multiplication du contrôle et la vigilance des citoyens sont plus qu'indispensables pour prévenir tout risque d'épidémie ! K. Messaad