Plus de quatre millions de Boliviens ont voté, hier, par référendum pour décider si le président socialiste, d'origine indigène, Evo Morales, poursuivra son mandat ou non. Pour reprendre l'initiative et tenter de sortir du blocage politique dans lequel s'enfonce la Bolivie depuis plusieurs mois, le chef de l'?tat, au pouvoir depuis deux ans et demi, a convoqué un référendum remettant en jeu son mandat. S'il est largement confirmé, Morales compte bien relancer son projet de Constitution, jugé par ses adversaires conservateurs comme “étatiste” et “indigéniste”. Selon les derniers sondages privés, le président devrait être confirmé à son poste tout comme son adversaire Ruben Costas, le gouverneur libéral et autonomiste de la puissante région de Santa Cruz, moteur économique du pays andin. Donc pas de changement à la crise bien que deux gouverneurs contre le président bolivien sont en difficultés dans des provinces qui avaient décrétées leur autonomie par référendum mais que le pouvoir central a rejeté. La Bolivie, 10 millions d'habitants, est divisée entre la population d'origine Quechua et Aymara des trois régions de l'Altiplano andin, partisans d'Evo Morales et les régions de plaines de l'est, du sud et du nord peuplées de métis et de blancs, et détenant la plupart des richesses agricoles et les gisements de gaz. La campagne électorale a été agitée et le chef de l'?tat a dû annuler quatre déplacements dans les régions à cause des manifestations hostiles. Le scrutin, qui est obligatoire sous peine d'une amende de 21 dollars, sera surveillé par 18 000 policiers et plusieurs milliers de militaires. R. I./Agences