Le président bolivien, Evo Morales, a annoncé l'ouverture prochaine d'un dialogue avec l'opposition autonomiste et les syndicats, après sa large victoire au référendum de dimanche par lequel il remettait son mandat en jeu. “Je n'attends pas de coup de téléphone”, mais, “lorsque la Cour nationale électorale me fera parvenir les résultats officiels (dans vingt à trente jours), alors nous convoquerons les gouverneurs et les syndicats civils et ruraux pour un dialogue pour l'unité de la Bolivie et pour la justice sociale”, a-t-il déclaré. Les résultats du référendum révocatoire ont confirmé le premier président d'origine indigène de Bolivie avec plus de 63% des votes mais aussi le noyau dur des gouverneurs autonomistes qui ont vu leur soutien augmenter en voix, dans leurs régions respectives. Le dialogue entre le gouvernement socialiste et l'opposition, libérale et conservatrice, est totalement bloqué depuis plus de six mois sur les dossiers brûlants que sont le projet de nouvelle constitution, les autonomies régionales et la répartition de l'impôt sur les hydrocarbures (IDH), principale ressource de la Bolivie, le pays le plus pauvre d'Amérique du Sud. Le dialogue restera cependant difficile avec les gouverneurs des régions riches qui ont menacé de faire scission. Le plus puissant d'entre eux, Ruben Costas de la province pétrolifère, a même annoncé l'application immédiate de deux mesures prévues dans le statut d'autonomie : la création d'un bureau des impôts et d'une force de police régionale. Or, Morales compte sur l'IDH (six cents millions de dollars par an) pour financer le développement des régions pauvres. Fort de sa victoire au référendum, qui l'a relégitimé, Morales prévoit de faire passer son projet de constitution par un nouveau référendum. R. I./Agences