Pour la première fois de l'histoire de la Bolivie, un Indien, Evo Morales, pourrait devenir, aujourd?hui dimanche, président de ce pays le plus pauvre d'Amérique latine. Quelque 3,6 millions de Boliviens sont attendus aux urnes afin d'élire pour quatre ans leur futur président. Evo Morales, 46 ans, le candidat du Mouvement vers le socialisme et chef des planteurs de coca, est en tête des sondages avec presque 35% des intentions de vote, contre 29% à son rival libéral Jorge Quiroga, un ex-président formé aux Etats-Unis, et 9% à l'entrepreneur et «roi du ciment» Samuel Doria Medina. Si Morales n'obtient pas la majorité, il devra cependant attendre le deuxième tour en janvier, qui, selon le système électoral bolivien, se déroule au niveau parlementaire au Congrès, pour devenir chef de l'Etat. Evo Morales, membre de l'ethnie aymara, représente la Bolivie paysanne et indigène de l'Altiplano. Il prône une mise sous tutelle des compagnies pétrolières opérant en Bolivie. Il est devenu la bête noire des Etats-Unis par ses prises de position en faveur de plantation de coca ? une plante à usage médicinal et base de la cocaïne ? et par ses liens avec le président vénézuelien Hugo Chavez et le leader cubain Fidel Castro.