Il a tenu son conseil national extraordinaire à la maison des jeunes d'Ifri-Ouzellaguen, à l'occasion de la commémoration du 52e anniversaire du Congrès de la Soummam. “Le langage utilisé aujourd'hui par les différents clans du pouvoir est la violence”, a martelé, d'emblée, hier, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Karim Tabbou, lors de son allocution d'ouverture des travaux du conseil national extraordinaire du parti, tenu à la maison de jeunes d'Ifri-Ouzellaguen, à l'occasion de la commémoration du 52e anniversaire du Congrès de la Soummam. L'intervenant, après avoir invité l'assistance à observer une minute de silence à la mémoire de “toutes victimes de la démocratie”, tient à dénoncer vigoureusement l'attentat sanglant ayant ciblé, dans la matinée d'hier, l'Ecole de la Gendarmerie nationale des Issers (Boumerdès), avant d'accabler les tenants du pouvoir central, accusé d'avoir mené le pays vers le chaos. Lui succédant, Ahmed Betatache, un autre membre de la direction nationale du parti, qui assure actuellement l'intérim au secrétariat national, abondera dans le même sens, en tirant à boulets rouges sur les dirigeants qui se sont succédé aux commandes de l'Etat algérien. “Toutes les initiatives menées par le pouvoir depuis l'arrêt du processus électoral de 1992, ont été vouées à l'échec. Pour preuve, le chef de l'Etat, lui-même, avoue l'échec de la politique prônée jusque-là par son équipe. !”, a-t-il souligné. Pour le responsable du FFS, le pays vit une crise multidimensionnelle sans précédent. “La situation de marasme économique et la misère sociale qui gagne de pans entiers de la société algérienne sont accentuées par le climat de violence qui caractérise les luttes internes au sein du régime”, fait-il remarquer. Sur un autre registre, l'orateur n'a pas manqué d'exprimer la solidarité de son parti avec les enseignants contractuels, en grève de la faim depuis plusieurs jours, et de rendre hommage au syndicaliste de Naftal de Skikda décédé suite à la dégradation de son état de santé dû à la grève de la faim qu'il a observée en guise de protestation. M. Betatache préconisera, au titre d'alternative politique, le retour au projet cher au FFS, à savoir la tenue d'une assemblée constituante qui devrait être inspirée, selon lui, de la plate-forme de la Soummam qui consacrera une véritable République démocratique et sociale. Par ailleurs, les membres du conseil national du parti d'Aït Ahmed ont adopté une résolution politique à travers laquelle, ils tiennent à souligner que “le FFS, qui a salué l'arrestation récente du haut fonctionnaire des Affaires étrangères présumé commanditaire de l'assassinat de Ali Mecili, ancien membre fondateur du FFS, tué le 7 avril 1987 à Paris, suit de près l'évolution de cette affaire et craint que la raison d'Etat et la déraison des contrats l'emportent sur la logique du droit”. Concernant le volet organique, le conseil national du FFS, après moult débats, a adopté le projet portant le Code national de Médiation et de règlement des conflits. À noter enfin qu'une délégation du FFS se rendra aujourd'hui à Ifri-Ouzellaguen pour se recueillir et déposer deux gerbes de fleurs aux carrés des martyrs d'hier et d'aujourd'hui, où une prise de parole est également prévue. KAMEL OUHNIA