Saddam Hussein a été trahi par le chef de la Garde républicaine spéciale, son cousin Maher Soufiane Al-Tikriti, qui avait ordonné à ses troupes de ne pas défendre Bagdad, suite à un accord avec les Américains, selon une enquête publiée par l'hebdomadaire français Le Journal du Dimanche. Les forces américaines avaient annoncé le 8 avril, la veille de la chute de Bagdad, à une époque où l'aéroport avait déjà été pris, la mort de cet homme, qui était l'adjoint de Qoussaï, le fils aîné de Saddam. De fait, lors de son dernier bain de foule dans un quartier non encore occupé par les Américains, Le Journal du Dimanche date cet épisode du 7, mais la plupart des sources le fixent au 9 avril, le président irakien a affirmé lui-même avoir été “trahi”. L'enquête se fonde notamment sur des propos récemment tenus par un des responsables de la défense de Bagdad, le général Mahdi Abdallah Al-Douleimi sur la chaîne publique française France 2. “A ce moment-là (le 4 avril, prise de l'aéroport), nous avions perdu le contrôle de la ville. Nous avons alors demandé des ordres au général Soufiane Al-Tikriti : ils étaient de ne pas combattre et de se retirer”, expliquait-il. Or, selon le journal qui cite une “source irakienne”, le général al-Tikriti, qui avait “passé un accord” avec les Américains "près d'un an plus tôt" leur assurant que les 100 000 soldats de la Garde ne se battront pas, a été conduit le 8 avril, avec sa famille, à bord d'un C-130 “dans le plus grand secret” vers une base américaine. La nouvelle de sa mort était donc fausse, selon le JDD. Le journal cite d'autres “exfilt-rations”, notamment celle d'un autre parent de Saddam Hussein, Ali Abdel Rachid Al-Tikriti, qui “informait les Américains des mouvements de l'armée irakienne”, et du commandant des Fedayin de Saddam. Il évoque aussi un officier du palais présidentiel qui a “livré” aux Américains deux informations sur la localisation de Saddam Hussein, la nuit du 19 au 20 mars, — déclenchement de la guerre — et le 7 avril, dans le quartier Al-Mansour. Dans les deux cas, les Américains ont bombardé les lieux, mais le président irakien a échappé à la mort. Cet officier a été liquidé. Selon le JDD, ces exfiltrations expliquent aussi “pourquoi le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a toujours misé sur le fait que les Irakiens ne se battraient pas”, mais atteste aussi que “le renversement du régime de Saddam Hussein étant programmé, les débats onusiens n'étaient que des gesticulations”.