Selon le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, seuls 500 soldats russes seront maintenus dans 8 postes dans une zone tampon en dehors de l'Ossétie du Sud. Mais la Russie “se réserve le droit d'augmenter” le nombre de ses soldats de la paix en Géorgie “en cas de nécessité”, a prévenu le général Nogovitsyne, qui dirige les opérations militaires. La Russie accélérait, vendredi, son retrait de Géorgie, tout en prévenant qu'elle garderait des positions stratégiques à proximité de l'Ossétie du sud. Une colonne de véhicules militaires russes, chargés de centaines de soldats, se dirigeait vendredi après-midi vers Tskhinvali, la capitale de la région séparatiste d'Ossétie du Sud, depuis les alentours de la ville géorgienne de Gori. “Cette colonne se dirige vers Tskhinvali. D'ici 22h00 (18h00 GMT) toutes les forces russes auront quitté la région”, a déclaré à la presse le lieutenant-colonel russe Andreï Bobroun. Des points de contrôle militaires étaient par ailleurs en cours de démantèlement sur la route reliant Gori, nœud stratégique reliant l'est et l'ouest du pays à la capitale géorgienne, Tbilissi. Toujours sur cette voie, de nombreux journalistes présents ont vu plusieurs convois militaires se préparer à rouler en direction de l'Ossétie du Sud. Les autorités géorgiennes ont confirmé que le retrait était en cours dans la région de Gori, mais assuré que les troupes russes ne se repliaient pas dans l'ouest de la Géorgie. Et d'après une carte montrée à la presse par l'état-major russe, la Russie va garder le contrôle de la route stratégique reliant Tbilissi à la mer Noire (ouest). Le document, présenté lors d'une conférence de presse par le chef-adjoint d'état-major Anatoli Nogovitsyne, montre la “zone de responsabilité” russe proposée par Moscou incluant de longs tronçons de la principale route géorgienne qui traverse le pays d'est en ouest. La zone inclut notamment l'essentiel de la route reliant le principal port géorgien de Poti à la ville de Senaki où les forces russes contrôleront un important aérodrome militaire, selon le général. Moscou avait assuré que ses troupes quitteraient le territoire géorgien vendredi dans la soirée, et selon le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, seuls 500 soldats russes seront maintenus dans 8 postes dans une zone tampon en dehors de l'Ossétie du Sud. Mais la Russie “se réserve le droit d'augmenter” le nombre de ses soldats de la paix en Géorgie “en cas de nécessité”, a prévenu le général Nogovitsyne. Des forces russes de maintien de la paix resteront aussi en Ossétie du Sud et en Abkhazie, où elles sont stationnées depuis le début des années 1990. Sur le front diplomatique, les grandes puissances ont été incapables de trouver un accord au Conseil de sécurité de l'ONU, où deux projets de résolutions concurrents circulent, l'un rédigé par Moscou, l'autre par Paris, la France ayant négocié l'accord de cessez-le-feu russo-géorgien. La Russie reproche au texte français de ne contenir que deux des six points de l'accord d'arrêt des hostilités (repli des forces russes et géorgiennes sur leurs positions avant le conflit) et d'appeler au retrait “immédiat” des troupes russes de Géorgie. Les Occidentaux ne veulent pas du texte proposé par Moscou, qui rappelle les six points du cessez-le-feu mais sans réaffirmer clairement le respect de l'intégrité territoriale de la Géorgie. Ce point paraît d'autant plus important que les deux territoires séparatistes pro-russes de Géorgie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, ont officiellement demandé à Moscou de reconnaître leur indépendance. Une mission d'une vingtaine d'observateurs militaires de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) doit entamer en Géorgie sa surveillance du cessez-le-feu d'ici à lundi. Enfin, les forces russes ont libéré 10 des 21 soldats géorgiens faits prisonniers le 19 août dans le port de Poti, selon le ministère géorgien de l'Intérieur. Les autres prisonniers pourraient être libérés dans la journée. R. I./Agences