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À l'ombre de tes yeux
Publié dans Liberté le 28 - 08 - 2008

RESUMé : Besma est angoissée à l'idée de reprendre son travail. Même avec des somnifères, elle ne parvient pas à dormir. La veille de la reprise, elle ne ferme pas l'œil. Au bureau, tout est sens dessus dessous. Salim la prévient, il passera une annonce dans le journal. Elle espère qu'il le fera. Seule une nouvelle employée pourra le détourner d'elle…
27iéme partie
Kahina, la mère d'Idir, trouve Besma à son goût. Elle est jolie en plus d'être gentille et serviable. Il lui suffit de voir comment elle et ses frères discutent pour deviner qu'elle est très proche d'eux. Mais elle la trouve aussi un peu pâle et maigre.
Elle en fait la remarque à Djamila.
- Est-elle souffrante ?
- Elle se remet, en effet, d'une maladie, répond la mère.
- Rien de grave, j'espère ?
Djamila la rassure.
- Le travail, elle n'a pas pris de congé depuis qu'elle a commencé.
- Que Dieu lui vienne en aide.
- Merci. Que fait ton fils dans la vie ?
- Il travaille dans le patrimoine familiale. Il a un travail et un bon salaire, précise Kahina en posant la main sur son bras. Ne t'inquiète pas, ta fille ne manquera de rien. En plus d'être travailleur, c'est un garçon sérieux et plein de qualités, poursuit-elle, très fière de lui. Il fera, j'en suis sûre, un très bon mari.
- Je n'en doute pas une seule seconde, réplique Djamila. Même ma fille sera une épouse comme il n'y en a plus.
Besma et ses frères ne peuvent s'empêcher de pouffer de rire.
- Quand me rendez-vous la réponse ? demande Kahina, un peu inquiète, car son fils tient à une réponse immédiate. Pour qu'on puisse…
- Je dois consulter son père en premier, dit Djamila. Après, je t'appellerai.
Kahina, après avoir pris du thé et des gâteaux et sorti les cadeaux apportés, se lève pour partir. Samir la raccompagne dehors et serre la main à Idir qui aurait tout donné pour monter et assister à la demande en mariage.
- Salut beau-frère !
- Salut ! Qu'est-ce que tu as dit ? demande Idir.
- Tu as bien entendu.
- Pourquoi elles n'ont pas “youyouté” ?
- T'as notre Ok pour l'instant. Il reste celui du grand Abdou. Allez, rentre chez toi !
- Quand saurai-je ?
- Je t'appelle dès que je sais, promet Samir.
Ils échangent une nouvelle poignée de mains. Samir les regarde partir et lorsqu'il remonte chez eux, il trouve sa famille en pleine discussion.
- Je ne lui ai pas demandé s'ils vivront ensemble ou pas ?
- Elle m'a l'air bien et tranquille, dit Samir. Même s'ils vivent ensemble, tout se passera bien entre eux.
- Elle m'a semblé modeste.
- Oui, elle l'est.
- Mais toi, Besma, tu n'as pas dit un mot. Pourquoi ? demande la maman.
- Je n'ai rien à dire.
- Tu n'as pas demandé de photo ? Ni même à lui parler au téléphone ?
Samir a un grand sourire et tapote sur l'épaule de sa sœur.
- Maman, ils se connaissent. Ce garçon n'est pas venu sans raison. Il tient à elle et elle aussi.
Besma prend un coussin et le lui balance au visage avant de se rendre à sa chambre. Sa mère l'y suit.
- C'est vrai ce qu'il a dit ?
Djamila n'est pas fâchée. Elle veut seulement savoir. D'un moment à l'autre, Abdou allait rentrer. Il faut qu'elle sache. Ainsi, elle saura quoi lui dire pour le convaincre d'accepter. Mais ce ne sera pas si difficile. Lui aussi l'a déjà vu…
A. K.
(À suivre)


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