RESUME : Les derniers jours, elle oublie toutes ses angoisses profondes. La maison est pleine d'invités. La fête se passe bien. Elle et Idir se rendent à Annaba puis à Tunis. Après ce qu'elle a traversé, elle méritait de goûter au bonheur, au plaisir de la vie… 40iéme partie -Il faut vraiment qu'on rentre ? demande Besma à Idir lorsqu'il lui parle d'un coup de fil de son travail. On n'est là que depuis deux semaines… - Une semaine à Annaba, deux ici, à Tunis, réplique le marié avant de vider ses poches. Je n'ai plus un sou. - Maâlich. On vivra d'amour et d'eau fraîche ! - Tu n'as pas envie de rentrer ? De revoir ta famille ? l'interroge-t-il. - Non, on est si bien ici. - Mais même chez nous, on sera bien, dit Idir. Et le travail, je ne peux pas ignorer leur appel. - Je sais mais dis leur qu'il n'y a pas de départ demain. Idir rit et elle lui fait tellement de peine qu'il décide de rester encore un peu. - Juste une journée, la prévient-il. Après on rentre. - Va pour une journée de plus au paradis ! Ce soir-là, il l'emmène danser et ils ne rentrent à leur chambre d'hôtel qu'à l'aube. Ils font la grasse matinée et après un réveil assez difficile, Besma se met à ranger les souvenirs achetés pour leurs familles et leurs amis. La journée se termine trop vite au goût de la jeune mariée. Idir ne la comprend pas. Pendant la soirée, c'est à peine si elle lui parle. Ses yeux ne pétillent plus de joie. Quand il pose la main sur la sienne, c'est à peine si elle la sent. - Besma, qu'est-ce qui t'arrive ? - Rien, rien. - Non, tu ne peux pas me dire “rien” alors que tu as l'esprit ailleurs. - Rien ! Mais Idir insiste tant qu'elle finit par lui confier ce qui gâche sa joie. - Depuis qu'on s'est mariés, je ne prends plus de somnifères. En rentrant à la maison, j'ai peur que mes angoisses me reviennent et que je sois de nouveau forcée de les prendre. - Tu ne vivras plus dans le stress, la rassure-t-il. Personne ne t'harcèlera et si quelqu'un ose s'en prendre à toi, il aura affaire à moi. Même ma propre mère, je ne l'épargnerai pas. - C'est vrai ? - Je te jure d'être impitoyable avec celui ou celle qui osera te faire du mal. Besma a les yeux larmoyants. Elle le remercie chaleureusement, bouleversée. - Je ne ferai que mon devoir, dit Idir. Mets-toi en tête que tu ne risques plus rien. - Je voudrais tant te croire. Mais elle n'a pas le choix. Ils doivent rentrer. Ils ne peuvent pas passer plus de temps à Tunis sans argent. C'est la fin de leur lune de miel. Le passé la rattrape sans qu'elle le veuille. Dès qu'elle pose les pieds dans leur ville natale, elle ne peut s'empêcher de regarder autour d'elle. Elle n'espère pas voir Salim. Elle veut juste s'assurer qu'il n'est pas là. Idir semble suivre le cours de ses pensées. - Que voudrais-tu qu'il fasse là ? Il ignore où j'habite. - Non ! Mais il secoue la tête, ne croyant pas à son “non”. Leur appartement est situé au second étage d'un bel immeuble. À leur fenêtre, il voit sa mère et sa belle-mère et leur fait un signe de la main avant de prendre Besma dans ses bras. Il tient à la porter jusqu'en haut. Surprise, elle rit et oublie complètement Salim et toutes ses sombres pensées… A. K. (À suivre)