L'opposition zimbabwéenne représentée par le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) et une faction dissidente de ce parti ont refusé, hier, de participer à un nouveau gouvernement formé par le président Robert Mugabe, ont indiqué des médias locaux. Le porte-parole du MDC, Nelson Chamisa, a déclaré à la presse que son parti “refuse toute participation à un gouvernement”, tant que les négociations sur un partage du pouvoir n'auront pas abouti. M. Chamisa a estimé que “l'annonce d'un nouveau gouvernement est une déclaration de guerre contre le peuple”. Pour sa part, la faction dissidente du MDC a refusé également de prendre part à ce gouvernement malgré une première entente avec le président Mugabe lors des négociations. Le porte-parole de cette faction, Edwin Mushoriwa, a fait savoir que son groupe suivait avec attention le développement des négociations entre le MDC et le gouvernement zimbabwéen. “Nous attendons en fait la conclusion du dialogue et la formation d'un gouvernement de transition avec Mugabe et Tsvangirai”, a-t-il ajouté. Le président Mugabe savait qu'il allait former un gouvernement, malgré l'absence d'un accord de partage de pouvoir avec l'opposition. “Nous allons bientôt mettre en place un gouvernement”, a dit le président Mugabe, au lendemain d'une inauguration du Parlement. “Le MDC ne veut pas en faire partie apparemment”, a-t-il ajouté. Le président zimbabwéen a été hué mardi par les députés de l'opposition qui contestaient la légitimité de la session inaugurale du Parlement. Les huées sont montées d'un cran, notamment lorsque Robert Mugabe a déclaré que “des engagements importants (pour un gouvernement d'union nationale entre pouvoir et opposition) ont été conclus avec l'espoir que tout le monde va signer”. Les députés du MDC estiment que la convocation du Parlement était en “violation manifeste” d'un protocole d'accord signé le 21 juillet pour négocier un partage du pouvoir, afin de sortir le pays de la crise née de la défaite du régime aux élections générales de mars. D. S./AGENCES