Vu sa situation géographique très enviable sur la RN1, à 50 kilomètres au nord du chef-lieu de wilaya de Djelfa, la ville de Hassi Bahbah aurait pu prétendre à une meilleure place tant sur l'échiquier local que national si elle avait connu le développement qu'elle mérite. En effet, cette commune qui s'étale sur une superficie de 72 170 hectares, située au pied du mont El-Ahdab et qui compte pas moins de 80 000 âmes selon les dernières statistiques, a souvent été victime de la mauvaise gestion. Des dizaines milliards destinés au développement de la région sont partis en fumée. L'on relève à ce titre l'endettement de l'ancienne assemblée et les poursuites judiciaires dont ont fait l'objet certains reponsables qui ont présidé à sa destinée. Résultat, un retard manifeste sur tous les plans, tant social qu'économique, une vie culturelle en hibernation, une population minée par le désespoir et une jeunesse sans perspectives. Cette ville au caractère steppique dont le nom a pendant longtemps été associé au triptyque eau-vent-éventail, en témoigne l'éolienne érigée à l'entrée nord de la ville, – l'histoire raconte que la vie des habitants de cette localité dépendait du mouvement d'une éolienne qui servait au relevage de l'eau – est la quatrième plus grande agglomération après celles du chef-lieu de wilaya, d'Aïn Oussera et de Messaâd. Son développement n'était pas seulement tributaire d'une bonne gouvernance mais aussi de l'apport de fonds, d'un investissement efficient et d'une activité économique créatrice d'emplois. À ce titre, l'espoir né en 2005 du projet abandonné de la station thermale d'El-Mesrane à une dizaine de kilomètres au sud de la ville n'est pas près d'être oublié chez la population locale chez qui il a laissé beaucoup de séquelles étant donné que sa réalisation aurait été synonyme de la création d'un pôle touristique dont la région ne se serait certainement pas passée. Sur le plan urbanistique, la cité manque drôlement d'aménagement. Ainsi, à sillonner ses différentes artères, l'on découvre des quartiers qu'on dirait directement sortis des années 1970, tant il serait, par endroits, difficile de déceler la moindre trace de civilisation. En effet, nonobstant certains quartiers “chanceux” tels Bouafia, El-Mounadhilin et El-Guendouz qui ont, un tant soit peu, bénéficié de leur part de projets d'aménagement, le reste des quartiers semblent avoir été oubliés. À titre indicatif, des cités comme El-Arkoub, Ksar El-Ferroudj et Attara qui, le soir venu, sont plongées dans le noir, réclament l'installation de l'éclairage public. Enfin, et dans le même ordre des choses, à l'instar des autres villes de la wilaya, Hassi Bahbah est pauvre en espaces verts et autres lieux de loisir qui auraient fourni aux habitants et aux éventuels visiteurs un cadre environnemental adéquat à même de leur procurer la quiétude et la sérénité indispensables. Quoi qu'il en soit, ici l'on attend beaucoup des nouveaux élus qui doivent relever le défi et faire mieux que leurs prédécesseurs en menant à terme les différents programmes de développement pour assurer au citoyen des lendemains meilleurs. S. OUAHMED