Réunis hier, au siège du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique à Hussein-Dey à Alger, la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique a décidé de durcir le ton et d'aller vers une grève au lendemain du Ramadhan. Les treize syndicats, que compose cette organisation, sont ainsi résolus à reprendre le chemin de la protestation et reposer une fois encore leurs revendications. Les dates de cette action seront arrêtées à partir de la deuxième quinzaine du mois de septembre. “Les promesses qui ont été faites par le gouvernement n'ont pas été honorées, notamment l'ouverture de dialogue et l'implication des syndicats autonomes dans l'élaboration du statut particulier”, a déclaré hier Meziane Meriane, premier responsable du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique et membre de la coordination. Pourquoi le retour au débrayage ? “Devant la persistance des mêmes problèmes (grille des salaires, baisse du pouvoir d'achat...), et devant l'attitude des pouvoirs publics à ignorer les syndicats autonomes de la Fonction publique, nous revenons à la charge pour défendre les intérêts des fonctionnaires qui n'arrivent plus à subvenir à leurs besoins”, a-t-expliqué. Il a précisé également que les demandes d'audience déposées auprès de la chefferie du gouvernement n'ont pas connu de réponses. Notre interlocuteur est convaincu que “seules les luttes syndicales sur le terrain et l'unité d'action de l'ensemble des syndicats autonomes de la Fonction publique pourront créer un rapport de force pour obliger les pouvoirs publics à répondre aux revendications justes et légitimes des travailleurs”. Depuis le mois de janvier 2008, une série de grèves des travailleurs de la Fonction publique a été organisée avec pour objectif, la défense de leur pouvoir d'achat, le refus de la nouvelle grille des salaires, l'exigence d'une revalorisation du point indiciaire et la protection des libertés syndicales. Toutefois, ce qui nourrit actuellement la grogne des fonctionnaires, selon les secrétaires généraux de ces syndicats, c'est l'absence de médiation sociale. Ce qui sous-entend le refus du gouvernement de prendre en charge les conflits sociaux conformément à la législation du travail. Concrètement, les mécanismes réglementaires, à savoir la médiation, la conciliation, le dialogue et l'arbitrage, pour gérer les conflits sociaux existent, mais ils ne sont pas mis en œuvre par les pouvoirs publics. Se voulant plus pragmatiques et efficaces, les syndicats autonomes ont lancé un ultimatum jusqu'à la fin du mois de Ramadhan afin que le gouvernement fasse un geste de bonne volonté. Au cas échéant, les syndicalistes n'ont d'autre choix que d'entamer leurs protestations dans plusieurs secteurs de la Fonction publique, notamment la santé et l'éducation. Nabila Afroun