L'inflation a vraiment dépassé le seuil du recevable quand on sait que la pomme de terre, considérée comme l'aliment de base des pauvres, est maintenue à 45 DA, l'oignon a doublé de prix pour passer de 10 à 20 DA, l'ail de 80 à 160 DA, la salade, la carotte, la tomate et l'aubergine sont cédées quant à eux à 50 DA et plus. Comme de coutume, les regards, à Tiaret comme ailleurs dans notre pays, sont braqués vers la mercuriale des produits de large consommation durant ce mois sacré qui se conjugue à une rentrée sociale très appréhendée tant le pouvoir d'achat se veut plus incandescent que jamais. En effet, rares sont les pitances qui ont connu une insignifiante stabilité dans les prix par rapport à la période d'avant-Ramadhan. Quant à la majorité des denrées, à l'exemple de la pomme de terre qui devient un produit de luxe, émaillées d'un semblant de décence auparavant, celles-ci ont fini par connaître une escalade plus qu'ahurissante à l'approche de cette période sacrée. Ainsi, la crainte dans le ventre, le pauvre consommateur n'a que sa patience pour affronter les prix affichés des étals et les tarifs proposés. Il va sans dire que, même s'il fallait s'y attendre, l'inflation a vraiment dépassé le seuil du recevable quand on sait que la pomme de terre, considérée comme aliment de base des pauvres, est maintenue à 45 DA, l'oignon a doublé de prix pour passer de 10 à 20 DA, l'ail de 80 à 160 DA, la salade, la carotte, la tomate et l'aubergine sont cédées quant à eux à 50 DA et plus. Cependant, autant préciser que cette flambée n'est nullement véhiculée par une quelconque rareté des produits, mais plutôt au pullulement des marchands informels et la confusion que connaissent, selon certains commerçants, les marchés de gros où le monopole devient restreint. “Il s'agit d'un état de fait palpable qui, en plus du désordre qui émaille les marchés de gros où foisonnent boursicoteurs, faux commerçants et entremetteurs, mène fatalement à cette brûlée des prix, puisque ces derniers sont libres et loin de dépendre de la règle de l'offre et de la demande”, maintient cet homme d'un certain âge, commerçant de longue date, qui semble mettre en cause cette idée de “sucer” le sang d'autrui durant cette période bien précise où, au contraire, l'Algérien doit compatir avec son concitoyen démuni. Néanmoins, par cette situation, le climat s'affiche des plus angoissants pour ces petites bourses qui ne cessent de méditer quant à leur sort et celui de leur progéniture. “Conjointement avec la rentrée scolaire qui ne nous épargne guère, voilà que le Ramadhan arrive pour nous déplumer davantage”, clamait une jeune femme rencontrée au niveau du marché de la place du 1er-Novembre. Veuve et mère de quatre enfants tous scolarisés, cette dernière ne sait plus compter ses sous, voire son piteux salaire acquis, bon gré, mal gré, dans le cadre du filet social. “Je vous avoue que je perds tous mes repères quand je sais qu'un quintal de semoule ordinaire fait 4 000 DA, un bidon d'huile est passé de 520 à 780 DA et qu'un paquet de lait en poudre coûte 240 DA, alors que mon "salaire" n'excède guère les 3 000 DA”, a-t-elle enchaîné. Nonobstant, si l'on vient à décortiquer les faits, nous parviendrons à dénoter un nombre incalculable de chargés de famille dont le quotidien est similaire à celui de cette jeune mère. Ces derniers qui se retrouvent avec une facture très salée, dans ce pays où le SNMG ne suffit même pas à s'acquitter des charges domestiques (électricité, gaz, eau, loyer…), alors que le prix du pétrole caracole de jour en jour. R. SALEM