Bien que tout le monde sait que les contrôleurs, inspecteurs de DCP effectuent quotidiennement des tournées pour dénicher les marchands de légumes indélicats, il n'en demeure pas moins que la valse des prix va crescendo. Ces marchands ont appris par cœur la leçon : à chaque fête aussi religieuse soit-elle, ils n'hésitent pas à profiter de l'occasion pour vider les poches des pauvres pères de famille. C'est vrai que les nantis ne ressentent guère ces augmentations à sens unique, défiant ainsi toutes les lois de la République. Ici à El Tarf comme ailleurs, les marchands sont rois et ne s'inquiètent pas outre mesure, le consommateur par contre n'a pas droit à la parole, il n'a qu'à payer. Ces hausses pour le moins illicites ont été enregistrées bien avant le ramadan, juste avant la fête de l'Aïd El- Kebir et lors de la dernière fête religieuse. Sachez que le kilogramme de concombre, commercialisé jadis à 40 DA, a passé la barre des 100 DA, soit une augmentation de 150%. “C'est à prendre ou à laisser”, dira le marchand qui ne daigne même pas donner une explication à ses augmentations. Les prix des produits alimentaires et des légumes ont amorcé leur montée vertigineuse au point de donner le tournis aux pauvres ménagères faisant les courses de la dernière fête religieuse, une augmentation que tout le monde redoute, comme chaque année. Les prix des produits ont doublé, voire triplé. Au niveau des marchands de légumes du centre-ville, aucune mercuriale n'est affichée. Dans un brouhaha indescriptible, les consommateurs font leurs emplettes. Hormis la pomme de terre qui ne dépassait pas les 35 DA le kg depuis quelque temps, la tomate fraîche passe subitement entre 80 et 100 DA, l'ail à 200 dinars, l'oignon 70 et le poivron à 150 DA le kilo, des produits très sollicités. Les choux-fleurs sont à 85 DA le kg, la carotte à 70 DA, les oranges, en fait des mandarines toutes petites, grimpent à 100 dinars. Le citron entre 70 et 120 DA le kg. Même les vendeurs de fines herbes s'y mettent avec 20 dinars la botte, quant à la salade verte, les nantis se l'arrachent à 80 dinars. La peur de la grippe aviaire a contraint les marchands de volailles à baisser leurs prix, il descend ainsi de 270 à 170 dinars le kilogramme au centre-ville. Les commerçants aiguisent à chaque occasion leurs couteaux pour plumer leurs concitoyens. Tahar Boudjemaâ