RESUME : Abdou accompagne sa fille chez le psy. Ce dernier refuse de doubler les doses ou d'essayer un nouveau traitement. Il la trouve assez forte pour dépasser cette épreuve. Son mariage sera un second remède. Besma retourne travailler. En voiture, elle croit avoir vu Salim… 39iéme partie Durant tout le trajet, Besma a scruté toutes les voitures blanches. Elle est persuadée d'avoir vu Salim. Idir, de son côté, ne contredit pas mais au fond de lui-même, il pense qu'elle est en train d'en faire une fixation. Et rien ne l'empêche d'emprunter cette route. Il a autant le droit qu'eux d'être là. - Je suis sûre que c'était lui, dit-elle, comme si elle devinait ce qu'il est en train de penser. Il nous suit. Il veut savoir où je travaille maintenant. - Le plus important pour lui est que tu ne retournes pas à ton ancien poste. - Le fait qu'il ait été renvoyé va le rendre rancunier, poursuit-elle, très réaliste, et l'idée même l'effraie. Je m'attends à un de ses coups bas ! - Gardes les yeux ouverts, lui conseille-t-il. On verra le coup arriver. Il ne nous prendra pas de surprise. - Ce que je ne supporte pas, c'est de le voir. Je ne veux plus jamais le croiser et l'entendre. Idir la comprend. Il s'efforce à la rassurer. Salim ne peut plus la harceler et s'il ose s'en prendre à elle, il est prêt à se débrouiller son adresse et à lui rendre visite. Il en parle à sa fiancée qui l'imagine bien “lui modifier” le portrait. - Si tu cèdes à la colère, il aura gagné sur tous les plans, dit-elle. Dans ma tête, rien ne va, si bien que mes nuits sont des cauchemars à répétition. S'il parvient à te faire sortir de tes gonds, tu te retrouveras avec un procès sur les bras et que sais-je ? Avec lui, il faut s'attendre à tout. - Tu as raison. Je ne vais pas lui donner l'occasion de gâcher notre mariage, promet Idir. Au fait, tu seras prête ? Besma sourit. Il ne reste plus grand-chose à faire. Pour s'occuper l'esprit, elle décide d'emballer ses affaires. Etant leur fille unique, ses parents avaient fait appel à une grande couturière. Chaque jour, en fin de journée, elle se prête aux essayages. Cela lui permet de se distraire dans cette ambiance bon enfant. La couturière crie après elle. Chaque jour, elle doit effectuer des retouches. - Au rythme où tu maigris, le jour de la fête, tu ne seras qu'une ombre. - Impossible, il ne reste qu'une semaine ! Besma ne voit plus le temps filer. Son nouvel employeur se voit contraint à lui accorder un congé. Elle reste à la maison en attendant le jour J. À la maison, ils ne sont pas seuls. Il y a la famille venue de loin pour les aider à préparer le dîner. Abdou égorge trois moutons et les trois derniers jours précédant la fête, il invite en premier les amis, les voisins, puis leurs familles. Besma n'a pas le temps de poser les pieds et même de penser à autre chose. Elle est la proie de ses cousines qui se sont chargées de la coiffer et de l'habiller. Tous les soirs, ils dansent jusqu'au milieu de la nuit. Abdou les aurait laissés jusqu'à l'aube s'il n'avait pas pensé à leurs voisins. Il les sait travailler et tout le tapage nocturne doit les gêner à s'endormir. Besma n'a pas le temps de dire “ouf” qu'elle se retrouve en robe blanche en compagnie d'Idir. Ce dernier, fou de bonheur, n'attendait que ce jour pour le crier à la face du monde. Après la fête à la salle louée pour l'occasion, ils se rendent à Annaba. Ils n'y tardent pas. Ils vont à Tunis. Idir a tenu à lui faire la surprise. Après tout ce qu'elle a traversé, elle méritait de goûter au bonheur, aux plaisirs de la vie… A. K. (À suivre)