RESUME : Besma attend longtemps avant que son père ne vienne la ramener à la maison. Elle a un geste qui le choque. Djamila voit vite qu'elle n'est pas dans son état normal. Elle prie son mari de faire quelque chose. Elle ne voudrait pas que sa fille devienne folle ou tente de se suicider… 38iéme partie Le lendemain matin, Abdou l'emmène chez un psychiatre. Ce dernier l'a déjà reçue deux fois. Il connaît l'origine de son mal. Même si elle ne s'est pas remise, il décide de ne pas augmenter les doses. - Je ne veux pas faire de vous une accro, dit-il. Il faut apprendre à dégager votre peur et vous fier à votre entourage. Votre famille est là, prête à vous écouter, à vous aider. - Dans quelques jours, je me marie, lui apprend-elle. Mes peurs me gâchent ma joie. Je voudrais un autre médicament ! le prie-t-elle. Je voudrais dormir, trouver le repos. - Non, je ne peux pas. Votre mariage sera un changement positif, dit le psychiatre. Vous irez mieux, sans même vous en rendre compte. - Je ne crois pas ! - Si, ce changement vous sera bénéfique et en un laps de temps très rapide, vous serez débarrassée de vos peurs, de vos angoisses profondes, insiste le psy, à sa grande déception. Même le traitement actuel, vous n'en aurez plus besoin dans quelques semaines. - Je voudrais tant vous croire. Depuis quelque temps, en plus de mes angoisses, j'ai l'impression d'être observée. Je me retourne et là, je vois que tout le monde vague à ses occupations. - On a tous cette impression, la rassure-t-il. - J'ai la nette impression que mon ancien responsable va surgir de nulle part et m'agresser. - Il ne serait pas assez fou pour le faire ! - Je l'en crois capable. Mais le psy la rassure une nouvelle fois. Il n'oserait pas aller jusqu'à l'agresser. Au travail, il comprend que ce dernier ait voulu imposer son autorité. Maintenant il n'a aucune emprise sur elle. - Le traitement reste le même, décide-t-il. Après, si tout ne rentre pas dans l'ordre, on passera à autre chose, promet-il. Si vous voulez, je vous mets en arrêt de maladie. - Je ne peux pas, dit la jeune fille. Tout le mois passé, je suis restée sans travailler. Et là maintenant, je suis nouvelle dans la société. Je risque de me retrouver au chômage. Et je ne veux pas… Besma repart déçue. Abdou la comprend mais il respecte l'avis du spécialiste. - Puisque tu refuses, il faudra que tu affrontes tes peurs et retournes travailler. - Je sais. - Si tu crains Salim, je peux aller voir son frère. Peut-être qu'un membre de sa famille réussira à le raisonner. Besma l'espère de tout cœur. Son père l'emmène à son travail. La journée très chargée au bureau l'empêche de penser. Mais au moment de rentrer, elle hésite à sortir. Idir vient la trouver, essoufflé. - Vite, j'ai garé n'importe où. Si les gendarmes ou les motards passent, ils me retireront mon permis ! Elle le suit presque en courant. Ils ont de la chance. Il n'y a ni gendarme ni motard qui patrouillent. Ils partent sans perdre une seconde. Alors qu'ils sont en route, il lui semble voir Salim dans une voiture blanche qui les dépasse. - Il nous suit ! s'écrie-t-elle. - Qui ? - Salim ! Je viens de le voir ! Idir a beau regarder les conducteurs des voitures voisines et qui les précèdent, il ne le voit rien… A. K (À suivre)