L'opposition et le gouvernement zimbabwéens ont conclu un accord de gouvernement après plusieurs semaines de négociations. L'annonce a été faite par le président sud-africain Thabo Mbeki, médiateur de l'Afrique australe dans la crise. Mais la prudence prévalait au lendemain de cette entente entre le président Robert Mugabe, qui exerce un pouvoir sans partage depuis 1980, et son ennemi politique, Morgan Tsvangirai. Mbeki n'a, en effet, rien révélé de la forme de partage du pouvoir au sein de l'exécutif, clé de la crédibilité de l'accord, dont dépendra l'aide internationale massive désespérément attendue par le pays englué dans un marasme économique sans fond. Les détails ne seront donnés que lundi, lors d'une cérémonie officielle de signature à laquelle doivent assister nombre de dirigeants africains. C'est le résultat de deux mois d'un minutieux travail et le vrai travail vient juste de commencer, a déclaré de son côté le principal négociateur de la Zanu-PF, Patrick Chinamasa, au quotidien d'Etat The Herald. Le quotidien sud-africain The Times ne cachait pas son scepticisme : le leader du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) Morgan Tsvangirai doit avoir concédé quelque chose pour que le président Mugabe accepte un accord. Mugabe prendrait les fonctions de chef de l'Etat et Tsvangirai celles de Premier ministre, chacun avec deux adjoints. Sur les 31 portefeuilles, 15 seraient attribués au MDC, qui a renversé la majorité au Parlement aux législatives du 29 mars, 13 à la Zanu-PF et 3 à la faction dissidente de l'opposition dirigée par Arthur Mutambara. La Constitution va être amendée d'ici 18 mois. R. I./Agences