“Il y aura un débat de fond sur plusieurs questions liées à la gestion des affaires du parti, mais également celles liées à la gestion des affaires du pays”, nous avoue une source proche du parti d'Ahmed Ouyahia. Point de dissidence, l'heure est à la concertation au sein du Rassemblement national démocratique (RND) qui tiendra, jeudi et vendredi, son conseil national, le premier après la tenue, en juin dernier, du 3e congrès national ordinaire, d'une part, et le premier également après le retour de son chef de file, Ahmed Ouyahia, à la gestion des affaires du pays en qualité de Chef du gouvernement, pour la troisième fois, d'autre part. Du coup, le patron de la deuxième force politique du pays sera conforté dans son pouvoir décisionnel, et ce, conformément aux récentes résolutions du 3e congrès et aux conseils de wilaya et communaux tenus en juillet et août derniers. Et si Ouyahia est actuellement au four et au moulin au niveau de l'Exécutif, car désigné par Bouteflika pour gérer un lourd contentieux et parachever le programme quinquennal, il n'en demeure pas moins qu'il maintiendra la même cadence dans la gestion de la maison RND. “Ouyahia a déjà géré le parti de 2003 à 2006 alors qu'il était Chef du gouvernement. Il est alors clair qu'il le fera de manière identique, même s'il ne sera pas constamment présent physiquement à Ben Aknoun (siège national du parti – ndlr). Donc, le parti fonctionnera de la même manière avec à sa tête M. Ouyahia”, nous affirme une source proche du parti. Une source qui confirme, on ne peut mieux, le poids d'Ahmed Ouyahia au sein du parti. Pour revenir à l'ordre du jour, trois points majeurs sont inscrits lors de ce conseil : discussion et adoption du règlement intérieur, débat sur la question organique du parti et les questions nationales et, enfin, désignation et vote de la nouvelle direction politique, donc des membres du nouveau bureau national du parti. À la question de savoir si de profonds changements seront opérés au sein du bureau national, notre source révélera qu'“ il y aura, certes, des changements, mais ils ne seront pas profonds.” Autrement dit, Ouyahia procédera à un lifting partiel de la direction politique. Une manière de dire qu'on ne change pas une équipe qui gagne. Toutefois, on assistera certainement à l'émergence de nouveaux membres à la tête du bureau national, notamment le nombre de femmes qui devront y siéger. En ce sens, il faut rappeler que lors du précédent congrès, Ouyahia a élargi le conseil national et permis aux femmes d'émerger et d'occuper des postes importants au sein du parti. Reste à savoir ce que dira Ouyahia sur les questions nationales (économiques, sécuritaires, sociales, etc.). FARID BELGACEM