À noter, aussi, que ces marchés sont envahis, depuis quelques mois, par des ressortissants tunisiens qui font leurs emplettes à El-Tarf, El-Kala, Bouteldja et Aïn El-Assel, profitant du meilleur rapport qualité-prix offert par le produit made in Algeria. Au niveau des marchés hebdomadaires de la wilaya d'El-Tarf, hier, les prix étaient abordables pour les bourses moyennes. La fièvre ayant caractérisé la première quinzaine du mois de Ramadhan semble être dépassée, au grand bonheur de nos ménagères qui, dans les précédentes années, ne trouvaient pas quoi mettre dans la marmite. Une simple tournée chez les marchands de plusieurs villes visitées nous renseigne sur les prix pratiqués par les marchands qui, en principe, devraient être les alliés potentiels de leurs clients. Des prix qui ont poussé la mercuriale à la baisse. La première raison de cette chute réside dans le fait que l'offre en fruits et légumes en cette période de forte production dépasse largement la demande. La seconde découle du fait que l'effet d'annonce du mois sacré a cessé de pousser vers le haut les prix à partir de la première semaine. La troisième, qui donne à l'optimisme, est l'œuvre des ménagères, nous dit-on. La crise économique est en train de corriger les dérapages causés par le fameux PAP du début des années 1980. Nos ménagères étaient, semble-t-il, plus malignes que les commerçants, comme nous le confie un vieux père de famille, aâmi Sadek. Il explique que pour contrecarrer les spéculateurs, elles ont fait un stock de produits de première nécessité avant l'avènement du mois sacré, ce qui a diminué la demande durant les premiers jours du mois de septembre. Ainsi, face à une demande mitigée, même les revendeurs informels sont revenus à de meilleurs sentiments. Ils étaient contraints de procéder à un rabattement des prix au bout du quatrième jour du mois sacré. Pour ce faire, les ménagères auraient procédé aux emplettes du Ramadhan parce qu'elles sont conscientes que les marchands allaient appliquer, sans hésiter une seconde, une majoration de leurs produits de 50 à 100%, voire plus. C'est ainsi qu'au premier jour, la salade est passée à 100 dinars le kilo alors que la veille elle n'était qu'à 40. La pomme passe de 50 à 140 dinars, la tomate de 20 à 60 dinars et plus dans certains quartiers d'El-Tarf. Même le pain fut introuvable, exception faite chez les revendeurs informels qui le refilaient à 10 dinars la baguette au lieu de 7,50 habituellement. Mais, depuis hier, au niveau du marché hebdomadaire d'El-Tarf, les prix ont chuté miraculeusement. À noter que ces marchés sont envahis, depuis quelques mois, par des Tunisiens qui font leurs emplettes à El-Tarf, El-Kala, Bouteldja et Aïn El-Assel, profitant du meilleur rapport qualité-prix du produit made in Algeria. Les plus téméraires iront jusqu'Aïn Kerma, Bouhadjar et Benmhidi. Le couffin emporté d'Algérie leur revient moins cher qu'en Tunisie. Selon nos confrères venus prospecter nos marchés, les prix en Tunisie dépassent tout entendement. Selon nos interlocuteurs, le marché algérien en légumes et en fruits est inondé et les prix risqueront d'être laminés dans les prochains jours car on assiste, déjà, à une baisse sensible au niveau des marchés de gros. Pour cette année, les ménagères ont vraiment surpris les marchands dont certains ont subi, par cette vague de chaleur, des pertes sèches auxquelles ils ne s'attendaient pas. Tahar B.