Le constat de dégradation des conditions de vie des populations en milieu rural a amené les pouvoirs publics à mettre en œuvre une stratégie de développement rural visant la revitalisation des espaces ruraux, la résorption de la pauvreté et la stabilisation des revenus des ruraux par la promotion d'infrastructures et d'équipements socio-économiques et culturels à usage collectif ainsi que par le développement de l'emploi en milieu rural. Au plan institutionnel, le projet de proximité de développement rural (PPDR) est l'instrument de base pour l'implication directe des populations au processus de développement, notamment dans les zones marginalisées par les politiques de développement antérieures. Le PPDR porte sur la réalisation d'ouvrages à usage collectif (routes, électrification rurale, AEP, infrastructures scolaires et sanitaires) financée sur les ressources publiques. Or, certaines zones rurales attendent toujours cette mise en œuvre qui tarde à se manifester et ce, à l'image du douar Zouaïna ou El-Khédaïmia situé à quatre kilomètres environ de Aïn El-Arba, commune mère et chef-lieu de daïra de 152 âmes. Cette contrée de l'Algérie profonde est dépourvue du minimum d'infrastructures permettant à ses habitants, des fellahs pour la plupart, une vie décente. En effet, en sa qualité de premier responsable du douar, Kaddour Bouzouina, n'a pas caché que ce bourg qui compte cinq chouhada est totalement délaissé puisqu'il n'intéresse plus aucune autorité préoccupée beaucoup par les problèmes des zones urbaines. Selon notre interlocuteur, hormis l'ouverture de piste sur 1,6 km et qui attend toujours d'être revêtue en bitume, le douar est dépourvu de réseaux AEP et d'assainissement ainsi que de l'éclairage public. Ainsi, en 2008, la population continue toujours d'utiliser des fosses septiques avec toutes les conséquences que cela suppose en terme de santé publique. Pour leur alimentation en eau potable, les habitants sont obligés de dépenser 700 DA par citerne ramenée de Aïn Beïda contre 300 DA pour l'eau non potable destinée aux tâches ménagères. Aussi, certaines habitations qui datent de l'époque coloniale et qui sont dans un grand état de délabrement nécessitent des travaux urgents. Devant cet état de fait, M. Bouzouina nous apprendra qu'une lettre a été adressée aux services du chef du gouvernement, le 31 juillet 2007, “dans l'espoir de voir enfin nos doléances prises en charge. Or ce n'est qu'au début de cette année qu'une lettre émanant de la chefferie nous informe que nos préoccupations ont été orientées vers les services de la wilaya qui est compétente en la matière. Ce qui a provoqué le déplacement d'une commission de la daïra sur les lieux”. L'hiver approche et la population craint que ce ne soit là qu'une façon de gagner du temps. M. Laradj