Le wali de Constantine a procédé cette semaine à la mise en œuvre des dispositions relatives au projet « Stratégie de développement rurale durable » (SDRD). Retenant toute l'attention des pouvoirs publics, cette opération d'envergure a été confiée à un comité de wilaya composé des membres de l'exécutif de wilaya, du président de la CCIR, des directeurs de la CRMA, de la BADR et de la Générale des concessions agricoles ainsi que des représentants du mouvement associatif, à l'instar de l'Association de la femme rurale, de la promotion rurale et de la protection de l'environnement. Partant de cette organisation, sept ateliers multisectoriels ont été mis en place. Ils ont pour mission de concocter un programme visant à concrétiser sur le terrain les dispositions contenues dans le projet proposé par les pouvoirs publics. La date butoir de remise du rapport final a été fixée au 12 décembre 2004. Un laps de temps trop court, selon certains membres de ces ateliers qui avouent que « la thématique de ce programme ne peut tolérer aucun a priori, ni approche dénaturée par l'impératif de cette échéance ». Quoi qu'il en soit, ces ateliers sont d'ores et déjà à pied d'œuvre pour finaliser dans les temps ce programme qui s'articule autour des thèmes suivants : « Modernisation et mise à niveau des exploitations agricoles viables et mise en œuvre de l'approche filière et ses impacts sur le développement rural », « Politique forestière et développement rural », « Politique de l'eau et développement rural », « Patrimoines ruraux matériels et immatériels », « Financement rural, téléphonie rurale et communication comme moyen de désenclavement des zones rurales », « Situation et développement des structures socioéducatives et leurs effets sur le développement humain en milieu rural ». La concrétisation de ce programme sur le terrain devrait permettre, d'après un avis largement partagé, une prise en charge rationnelle des préoccupations du monde rurale à travers la mise en place des conditions nécessaires à son épanouissement et à son maintien sur ses lieux d'origine, sachant que les raisons majeures qui ont incité les pouvoirs publics à se pencher sérieusement sur ce problème ne sont un secret pour personne : aggravation du phénomène de pauvreté, notamment dans les zones enclavées, dépeuplement accéléré des zones rurales, un phénomène qui s'est immédiatement traduit par un flux migratoire sans précédent vers les centres urbains, prolifération des bidonvilles, etc. Un processus qui s'est dégradé davantage en raison des événements sanglants de la décennie écoulée. Croisons les doigts en espérant très fort que ce projet, à l'instar de certains dossiers oubliés dans les tiroirs, ne sera pas un plan tiré sur la comète mais l'expression d'une volonté réelle et sincère de redonner à cette catégorie de la population le droit à une vie meilleure.