Les papys du rock algérien sont de retour. Encore bien verts, malgré une silhouette épaissie, la chevelure moins abondante, et avec la pêche que donne une renaissance très attendue. On les a vus, bon pied, bon œil, l'été dernier à l'OREF pour leur premier concert à Alger depuis 1993. Pas de nostalgie complaisante ou superflue avec eux. Les années 80, c'était bien, mais maintenant c'est loin. Aujourd'hui, c'est résolument tournés vers l'avenir que Khaled Louma, leader chanteur, Mourad Rahali, guitariste et leurs nouveaux compagnons de route, Arezki Baroudi (batterie électronique), M'heni Bellala du groupe Yazmen (basse) et DJ Chamane (ordinateurs séquenceurs), occuperont la scène du Théâtre de verdure. Nouveau son, très électro-rock, nouvelles compositions extraites d'un nouvel album à sortir dans quelques semaines, bref, une vraie renaissance 25 ans après la sortie de l'hymne Boualem El-Far. Bien sûr, pour faire plaisir à leurs fans, Louma et ses potes devraient également ressortir des vieilles marmites du diable She ness, Ma dir wallou ou Jamais doukh, en hommage à leur ancien batteur Omar Amroune, décédé en février 2007. Gonflés à bloc – “Khaled n'a jamais été aussi bon”, selon Aziz Smati qui les connaît bien —, les T34 viennent de signer avec une grosse compagnie internationale, et leur album entièrement enregistré dans des studios algérois, sous la houlette d'une grosse pointure du son. L'automne s'ouvrira ce soir sous le signe des riffs endiablés de Mourad Rahali, pourquoi parler de nostalgie ? R. A.