Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, a qualifié les essais nucléaires effectués par la France dans le Sahara algérien de «crime contre l'humanité», affirmant que les autorités françaises «doivent demander des excuses et indemniser les victimes». Intervenant sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale, le président de la CNCPPDH estime que les habitants des régions qui ont abrité ces essais «en portent encore les séquelles et souffrent de pathologies lourdes comme les cancers», insistant sur le droit du peuple algérien d'exiger des indemnités auprès des autorités françaises. Ksentini a, enfin, qualifié la loi promulguée par la France pour l'indemnisation des victimes de ces essais nucléaires d'«irraisonnable et d'inacceptable», compte tenu des conditions d'accès. M. Ksentini a souligné que la marche qui aura lieu aujourd'hui 12 février a été interdite par les services de la wilaya d'Alger pour des «raisons strictement sécuritaires». M. Ksentini a affirmé qu'il privilégiait la voie du dialogue pour ce faire. Il a, dans ce sens, insisté sur la nécessité de prendre en charge les préoccupations des citoyens. Evoquant la levée de l'état d'urgence, il a affirmé que celle-ci «est une preuve de l'amélioration de la situation sécuritaire», avant de saluer le rôle «essentiel» de la politique de réconciliation nationale dans le rétablissement de la sécurité à travers le pays. «Avec la levée de l'état d'urgence, d'autres mesures complémentaires peuvent être prises dans le cadre du code pénal ou la promulgation d'une loi relative à la lutte contre le terrorisme », a-t-il dit. «On prévoit une promulgation des lois complémentaires dans la législation qui devraient accompagner la levée de l'état d'urgence, car les décisions existent dans la législation actuelle», a-t-il noté. Il a, par ailleurs, salué la décision du président de la République d'ouvrir les médias publics aux partis de l'opposition et les différentes associations de la société civile.