La délégation de dirigeants mandatés par l'Union africaine (UA) pour tenter de faire cesser les combats en Libye a rencontré hier le président Abdelaziz Bouteflika. La délégation de dirigeants mandatés par l'Union africaine (UA) pour tenter de faire cesser les combats en Libye a rencontré hier le président Abdelaziz Bouteflika. Conduite par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, la délégation ne désespère pas de trouver une solution à la crise libyenne, et d'arriver à sensibiliser un maximum d'acteurs régionaux et internationaux sur la nécessité d'encourager une solution pacifique au conflit qui ravage la Libye depuis deux mois. Il s'agit de la première initiative pour trouver une solution politique et négociée du conflit entre Tripoli et les rebelles de Benghazi, à un moment où l'intervention de l'OTAN, de plus en plus contestée, semble avoir aggravé la situation. La tâche semble difficile, surtout du fait qu'une partie (les insurgés) a rejeté la feuille de route proposée par la délégation, qui propose notamment un arrêt immédiat des hostilités et des négociations entre les deux parties pour la préparation d'une transition. Les insurgés rejettent cette offre, réclamant préalablement le départ de Kadhafi et de ses fils, mais tout dépendra des rapports de forces sur le terrain. Nombre d'observateurs estiment qu'une telle initiative de l'Union africaine aurait pu être acceptée par l'opposition, si elle avait été proposée dès les premiers jours du conflit. Ce qui vient compliquer davantage l'initiative, c'est le durcissement de la position des trois capitales occidentales (Washington, Paris et Londres). La secrétaire d'Etat est revenue dimanche, après une longue absence qui a prêté à moult interprétations, pour demander le départ de Kadhafi «du pouvoir et du pays.» Même le commandement de l'OTAN doute de l'utilité d'une solution politique à l'heure actuelle. L'Algérie, en sa qualité de pays pivot du Maghreb, qui soutient l'initiative peut jouer un rôle auprès de la communauté internationale, mais tout en gardant sa neutralité dans un conflit interne, même si des allégations continuent à accabler Alger de soutien multiforme au régime de Mouaamar Kadhafi. Sans faire abstraction des intérêts vitaux de l'Algérie en matière de sécurité notamment. Sur ce point, Alger a, à maintes reprises, mis en garde contre la propagation de la violence dans la région, qui ne pourrait profiter qu'aux réseaux terroristes et menacer la stabilité de toute la région. Mussa A.