Intimement lié à sa culture ancestrale et à sa riche tradition, l'artisanat à Tlemcen a réussi à travers les âges à donner ses lettres de noblesse à cette cité connue sous le nom de «Ville d'art et d'histoire». Intimement lié à sa culture ancestrale et à sa riche tradition, l'artisanat à Tlemcen a réussi à travers les âges à donner ses lettres de noblesse à cette cité connue sous le nom de «Ville d'art et d'histoire». L'artisanat a enfanté, en effet, de grands maîtres artisans ayant sacrifié leur vie à leur métier qu'ils pratiquaient avec un amour inégalé, façonnant des produits d'une extrême sensibilité artistique, qui a longtemps fait la réputation de la région et constitué une source de revenus importante. Les maîtres artisans ont toujours veillé à la préservation des métiers hérités de leurs ancêtres avec un attachement sans pareil, qui a su résister à toutes les tendances modernistes et d'industrialisation et aux contraintes liées à la rareté des matières d'œuvre et l'absence des espaces adéquats facilitant la commercialisation des produits artisanaux. La fabrication du tapis était considérée à juste titre comme l'un des métiers artisanaux les plus réputés de la cité des Zianides. Selon la Chambre des métiers locale, la wilaya de Tlemcen commercialisait durant les années 70 entre 350.000 et 450.000 mètres linéaires de tapis vers le marché européen et employait quelque 15.000 personnes, dont une grande majorité constituée de femmes, en plus d'un nombre important d'emplois indirects dans les secteurs de la préparation de la laine et du transport. Le secteur du tapis a vécu une régression sensible au cours de ces dernières années, due essentiellement à la cherté des matières d'œuvre, des contraintes de commercialisation notamment vers l'étranger et l'absence de relève au niveau de la main-d'œuvre, a déploré un spécialiste en tapisserie. La natte d'alfa, qui ressemble dans son utilité au tapis, est l'autre produit artisanal qui fait la réputation de Tlemcen, notamment la région de Beni Snouss. Dans cette région située au sud du chef-lieu de la wilaya, l'homme veille à la collecte de l'alfa tandis que la femme travaille au métier à tisser traditionnel et donne la forme et les couleurs à cette natte, autrefois très demandée par les commerçants de tous les coins du pays, eu égard à sa bonne qualité. En plus de ce produit, la région de Beni Snouss se distinguait aussi par la fabrication d'autres ustensiles de maison faits à base d'alfa et également d'habits traditionnels de laine comme le burnous et autres. Le nord de la wilaya de Tlemcen, constitué de villages comme Nedroma et M'sirda, est réputé, quant à lui, par la poterie où des ustensiles de cuisine de diverses formes et couleurs sont fabriqués pour répondre aux besoins des ménagères. Le chef-lieu de wilaya de Tlemcen s'est aussi distingué par la confection des habits traditionnels féminins notamment, comme le mejboud, la couture traditionnelle, ou la fetla. Chaque quartier de Tlemcen était connu par une spécialité, chose qui a donné lieu à l'appellation de ces quartiers et ruelles du nom des métiers prédominant comme c'est le cas, à titre d'exemple, de derb essabaghine (teinturiers). Ces métiers ont nettement régressé en l'absence d'une main-d'œuvre jeune après la disparition des anciens maîtres artisans, ce qui a poussé certaines associations locales jalouses de ce patrimoine à redynamiser ce secteur, jadis générateur d'emplois et de richesses. Le secteur de la formation professionnelle s'est également impliqué dans ce domaine en ouvrant plusieurs branches et spécialités artisanales à même d'ouvrir des perspectives aux jeunes désireux suivre une formation qualifiante dans une spécialité donnée, alors que la direction des PME/PMI s'est chargée d'expliquer et d'informer les jeunes sur les mécanismes mis en place par l'Etat pour promouvoir l'artisanat notamment, à travers la création de microentreprises. Agence