Le secteur de l'artisanat a une très forte valeur ajoutée d'un point de vue culturel. Pourtant, sa portée patrimoniale ne l'empêche pas d'être un secteur économiquement porteur. Non seulement il est en mesure d'être un compagnon fidèle dans l'aventure touristique future de l'Algérie, mais il est également la voie royale pour mettre à contribution les catégories dites inactives. On sait la fortune que connaît le métier à Tisser dans la région du M'zab où le travail du tapis, au demeurant de très haute facture artisanale, est l'apanage des seules femmes dont le statut de femmes au foyer est économiquement valorisé. Maintes fois dit et redit, mais désormais pris en charge, le potentiel de croissance du secteur de l'artisanat est attendu pour avoir un rôle très important dans la dynamique économique, alors que d'ores et déjà une partie de ce potentiel commence à être valorisée, manifestant ses capacités de création effective de valeur, de mise en visibilité d'une sectorisation économique effective et de création d'emplois durables. Nous parlons d'un secteur qui a failli disparaître à un moment où l'économie de l'Algérie avait axé toute l'attention en direction de l'industrie moderne, mais qui a réussi à surnager grâce à la ténacité des individus et des groupes d'artisans, jusqu'à ce que cette dernière décennie lui rende ses lettres de noblesse et le replace parmi les axes de développement économique. Un axe qui ne démérite pas et qui répond à des besoins d'ordre économique et social, autant qu'il possède des ouvertures vers d'autres secteurs. L'artisanat, faut-il le rappeler, n'a pas de concurrence économiquement reconnue dans les produits artisanaux des autres pays, car il est, en tant qu'objet tenant lieu d'une culture, d'un intérêt qui surmonte la valeur économique de l'échange pour être dans une logique de valeur d'usage. Ce qui en fait, moyennant une mobilisation conséquente au niveau local comme à l'international, un produit exportable. Opportunément, cette capacité de s'exporter qui sert ses artisans, et les artisans, ferait également du produit artisanal algérien un très bon ambassadeur pour la culture algérienne à l'étranger, et donc aussi une vitrine commerciale attractive pour le tourisme algérien qui a besoin, pour se vendre sous d'autres cieux, de puiser à tous les atouts matière à valoir et à prévaloir. A ce dernier titre, l'artisanat est le secteur par excellence qui demeure, continuellement au chevet du tourisme, valorisant ses expressions, jalonnant ses itinéraires, et habillant ses espaces d'un patrimoine chargé d'histoire et de mémoire. Il est au chevet du secteur touristique auquel il puise ses opportunités économiques dans une proximité propice à la valorisation mutuelle et à la parfaite complémentarité. Créateur d'emplois jusqu'à des niveaux parfois insoupçonnables, l'artisanat rentre dans les foyers, en milieu rural comme dans les villes, faisant de femmes encore confinées, des artisanes actives, intégrées dans la vie économique, contribuant, parfois anonymement, à la floraison d'un secteur qui a, pour lui, la noblesse de la culture et la performance de l'économie.