Haouch El-Gazouz, deux kilomètres de la commune de Bir Touta, vit, depuis une vingtaine de jours, une agitation inhabituelle. L'atmosphère y est calme mais tendue. Les habitants, un peu sur la défensive, semblent mornes et amers. Haouch El-Gazouz, deux kilomètres de la commune de Bir Touta, vit, depuis une vingtaine de jours, une agitation inhabituelle. L'atmosphère y est calme mais tendue. Les habitants, un peu sur la défensive, semblent mornes et amers. Un drapeau algérien de 80 mètres de long est accroché tout au long du grillage qui sépare les habitations de l'autoroute Blida-Alger. Des grandes banderoles sont attachées aux arbres et où c'est écrit «Le maire de Bir Touta n'arrête pas de nous mentir» et «Les habitants menacent de bloquer l'autoroute». Les habitants réclament du maire de Bir Touta et du chef de daïra des actes de propriété pour leurs maisons afin d'en disposer à leur guise, en l'occurrence, pouvoir démolir et construire de nouvelles bâtisses plus spacieuses et plus convenables. Ils demandent aussi à reloger ceux qui sont à 4 et par fois à 7 familles dans la même maison. Cette surcharge les obligent à investir les ruelles mitoyennes pour s'agrandir et avoir plus d'espace. Des ruelles ont, ainsi, complètement disparues. «Le maire nous opprime (h'garna), ça fait 3 mandats qu'on vote en sa faveur. Depuis 1997, il nous promet de régler notre situation et il ne fait rien», reproche Rachid, un jeune maçon de 27ans, frêle mais au caractère bien trempé. Il renchérit avec colère : «Mon voisin possède deux maisons. Il les a collées l'une contre l'autre pour pouvoir habiter avec ses enfants. Ils constituent 7 familles à eux seuls avec 4 à 6 membres chacune.» Quarante habitations ont été construites en 1989 et huit autres lors de la période coloniale. Ces habitations de 8 m sur 8 abritent des familles qui dépassent 10 à 12 personnes parfois. Construites en parpaing avec un toit de zinc, elles ne protègent ni du froid ni de la chaleur et ne sont pas raccordées au gaz naturel. Dans la maison de Moussa Lazrag, un sexagénaire dynamique, la cuisine prend une partie de la cour alors que les toilettes sont construites sur un bout de terrain pris sur une ruelle. «On est 12 personnes dans ma maison. Le mutisme des autorités locales vis-à-vis de nos doléances nous oblige à squatter les ruelles pour plus d'espace. Ils sont en mesure de nous donner nos actes de propriété pour qu'on puisse construire en hauteur», déplore-t-il. Il ajoute : «Nous n'avons même pas le gaz, pourtant la conduite est à 1km de là et je ne parle pas du centre de santé dont la construction a été arrêtée en 1988.» Toutes les maisons se sont agrandies en largeur. Pour construire en hauteur, la personne doit posséder un permis de construire. Ils courent un grand danger car le squat des ruelles a fait que les poteaux électriques se retrouvent dans les cours des maisons. K. H.