La porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a appelé, avant-hier jeudi, à Tizi Ouzou, à l'engagement des réformes politiques urgentes et profondes à même a-t-elle dit, «d'immuniser le pays des dangers de l'extérieur». La porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, a appelé, avant-hier jeudi, à Tizi Ouzou, à l'engagement des réformes politiques urgentes et profondes à même a-t-elle dit, «d'immuniser le pays des dangers de l'extérieur». Ces réformes politiques sont dictées par la nécessité d'une rupture avec les séquelles de la tragédie nationale mais aussi et surtout avec les restes du plan d'ajustement structurel (PAS) imposé durant les années 1990 par le Fonds monétaire international (FMI) et ceux (restes, ndlr) de l'Accord d'association avec l'Union européenne (UE), selon Mme Hanoune qui s'exprimait lors d'un meeting qu'elle a animé à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Explicitant le caractère urgent de telles mesures politiques d'apaisement, la porte-parole du PT a estimé que la priorité politique de l'heure est d'aller tout au moins à la dissolution des Assemblées élues et à l'organisation d'élections législatives anticipées précédées d'une révision de la loi électorale pour libérer les initiatives politiques partisanes. Mme Louisa Hanoune a également souligné, dans le même contexte, toute l'importance d'une anticipation d'éventuels dérapages pouvant survenir de l'interdiction des marches dans la capitale, appelant au passage les pouvoirs publics à procéder à la suppression de cette exception pour donner son plein sens à la mesure de la levée de l'état d'urgence décrétée au mois de février dernier. S'exprimant sur le projet d'une Assemblée constituante, cher au plus vieux parti de l'opposition, le FFS de Hocine Aït Ahmed mais aussi à certaines personnalités politiques nationales dont Abdelhamid Mehri, l'ancien secrétaire général du FLN, Mme Hanoune a précisé que cette Assemblée sera mandatée par le peuple pour l'élaboration d'une constitution qui constituera le socle d'une véritable démocratie fondée sur la séparation des pouvoirs et la consécration pleine et entière des libertés individuelles et collectives. Pour, a-t-elle dit, couper l'herbe sous les pieds des forces inertes «insensibles» à la dynamique de contestation sociale que connaît le pays depuis le début de l'année notamment. Abordant le front social, plus que jamais en ébullition, la porte-parole du PT a relevé que les mesures d'apaisement décidées pour juguler les effets de la flambée des prix des produits de large consommation dont notamment la suppression des taxes (TVA et IBS) ne sont que conjoncturelles ne profitant dans le fond qu'aux «barons» de l'importation. La solution de fond, a-t-elle suggéré encore, réside dans la relance de la production de produits stratégiques en substitution aux importations ainsi que le (ré)engagement de l'Etat dans la sphère de commercialisation de ces produits-là avec des subventions. Faisant le lien avec les événements du printemps berbère d'avril 1980, dont la région s'apprête à célébrer le 31ème anniversaire, l'hôte de la ville des Genêts a rappelé que la «constitutionnalisation, par le Président de la République, de la langue amazighe en février 2002 fut une victoire de la démocratie et non un acquis» dans la mesure où elle n'a pas été soumise au référendum. Toutefois, a-t-elle estimé encore, cette victoire, pour être complète, doit être, aujourd'hui, appuyée par la mise en place d'un secrétariat d'Etat pour la promotion de cette langue et ce, en substitution au Haut Commissariat à l'amazighité (HCA) qui n'a plus cette prérogative encore moins les moyens. Rendant hommage à ceux qui se sont sacrifiés pour le combat identitaire et la reconnaissance de Tamazight comme langue nationale, Mme Hanoune a rappelé que la démarche de ces acteurs-là ne s'est jamais écartée du cadre nationaliste. «Ceux qui étaient dans ce mouvement-là (avril 1980, ndlr) n'étaient ni séparatistes ni régionalistes», a-t-elle rappelé non sans mettre en garde ceux de l'intérieur comme de l'extérieur qui tentent encore de dévoyer ce mouvement, en instrumentalisant cette victoire à d'autres fins. Rabah M.