Je suis la seule candidate issue d'un parti démocratique qui livre à la population un programme concret pour sortir le pays de la crise. Nous sommes pour la rupture et le changement. Nous sommes pour une réforme politique et économique de fond et contre la politique du bricolage », a soutenu hier, lors d'une conférence de presse animée au siège du CIP, Mme Louisa Hanoune, la seule femme candidate à l'élection présidentielle du 9 avril prochain. Le Parti des travailleurs (PT), qui a pu recueillir 140 850 signatures d'électeurs dans 48 wilayas et 996 signatures d'élus dans 47 wilayas, va soumettre à la population un programme qui, selon sa porte-parole, s'attaque aux problèmes à la racine. Le PT, dit-elle, est pour la rémunération de tous les travailleurs dans les délais et contre un code qui consacre la discrimination. « Nous sommes pour l'abrogation du code de la famille, contre l'entrée de l'Algérie dans la zone arabe de libre-échange et contre la privatisation des entreprises », a soutenu la porte-parole du PT. Beaucoup parmi les présents à la conférence de presse se sont montré persuadés que Mme Hanoune avait pour rêve entre autres de mener une réforme économique à la vénézuélienne, qui consacre la propriété collective des richesses nationales. « Le programme du PT vise à mettre un terme aux contradictions, aux réticences et à la dualité dans la prise de décisions en vue de sortir définitivement de la crise dont souffre le pays », a-t-elle expliqué avant d'ajouter : « Nous aspirons à des réformes politiques et socioéconomiques profondes à travers une Assemblée populaire nationale jouissant d'une souveraineté effective, une assemblée qui contrôle le gouvernement et une Constitution qui consacre la démocratie, la propriété publique et les autres droits sociaux. » Au sujet de l'élection elle-même, la conférencière a souhaité que la prochaine élection se tienne dans les meilleures conditions, contrairement aux précédentes échéances électorales organisées depuis le début de la crise et marque un tournant positif dans l'histoire de la nation algérienne. Sans détour, Mme Hanoune a soutenu que l'Algérie n'a jamais connu une élection transparente et honnête. Selon elle, le raisonnement est valable même pour la campagne de collecte de signatures. Les militants de sa formation, a-t-elle dit, ont rencontré des obstacles causés par certains responsables locaux. « Ce n'est un secret pour personne, la fraude a toujours entaché nos élections et c'est pour cette raison que nous demandons la révision du code électoral pour l'introduction de certaines dispositions afin de mettre fin aux dépassements et aux dérapages », soutient l'oratrice qui avoue que certains responsables font dans l'excès de zèle pour plaire à leurs supérieurs. De l'avis de Mme Hanoune, il faut qu'il y ait des lois sévères pour empêcher la fraude. « La pensée unique est dans le sang de certaines personnes, nous avons dénoncé ces pratiques et nous sommes aussi contre l'utilisation des organisations de masse pour faire campagne pour un candidat », a ajouté Louisa Hanoune.