En ce mois d'avril 2011, deux dates anniversaires remettent dans l'actualité écologique deux catastrophes majeures touchant le secteur de l'énergie, qui se sont produites, l'accident nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, le 26 avril 1986, il y a vingt-cinq ans, et la vaste marée noire dans le Golfe du Mexique le 20 avril 2010, il y a juste un an. 2010, c'était l'année internationale de la biodiversité et le pire qui pouvait arriver arriva : le 20 avril, une zone particulièrement riche en biodiversité marine, dans le Golfe du Mexique, est le théâtre d'une marée noire provoquée par l'explosion, à 65 km au large de la côte de la Louisiane, de la plate-forme Deepwater Horizon du groupe pétrolier britannique British Petroleum. Bilan : 11 morts. L'accident a provoqué une fuite de pétrole qui a duré plusieurs mois. En tout, l'équivalent de quelque 4,9 millions de barils (780 millions de litres) a été relâché au fond de l'océan. Le pétrole qui s'était échappé forma une marée noire menaçant des Etats américains, la Louisiane, l'Alabama, le Mississipi et même la Floride, et des Etats voisins, Cuba et le Mexique. Un an après, les conséquences de cet accident sur la biodiversité marine et sur les activités de pêche sont perceptibles. Des organisations écologiques américaines avaient accusé Bush et Obama d'avoir fait preuve d'une insouciance aveugle en ouvrant les eaux de l'océan au forage, sans exiger que des mesures soient prévues en cas d'accident. On dit que, pour sa part, BP n'avait pas de plan pour réagir à un tel accident. En 2000, la British Petroleum s'était rebaptisée BP agrémentant son logo d'un motif écologique à fleurs vertes et jaunes pour faire oublier son passé en matière de désastres pétroliers. D'ailleurs, BP persiste dans cette voie. Le groupe a demandé aux autorités américaines la permission de reprendre ses forages dans la région dès juillet, en appliquant des normes de sécurité très rigoureuses. Un refus aurait été opposé à cette demande. L'autre source d'énergie, le nucléaire, considéré comme alternative au pétrole, n'est pas moins porteur de dangers. La catastrophe de Tchernobyl aurait peut-être été oubliée, mais il y a eu, pour s'en rappeler, le 11 mars dernier, le tsunami qui a frappé la centrale de Fukushima et qui a dévoilé le caractère dérisoire des mesures de sécurité censées entourer les installations nucléaires. Les deux accidents sont classés au niveau 7 sur l'échelle internationale INES des événements nucléaires. Tchernobyl a eu un impact considérable aussi bien du point de vue sanitaire, écologique, économique que politique. A l'approche du 25e anniversaire de la catastrophe nucléaire, plusieurs dizaines de pays et organisations internationales ont participé à une conférence qui a permis de débloquer 550 millions d'euros sur les 740 qui manquaient pour financer les travaux liés à la construction d'une nouvelle chape isolant le réacteur accidenté Tchernobyl, d'un budget global d'un milliard et demi d'euros. L'Ukraine n'abandonne pas le nucléaire pour autant. A l'issue du sommet sur la sûreté nucléaire qui s'est tenu à Kiev, le président Viktor Ianoukovitch a déclaré que «l'énergie nucléaire restera un élément clé pour la stabilité du développement économique de l'Ukraine». La stratégie de développement énergétique du pays, prévoyant la construction de neuf nouveaux réacteurs sur les centrales nucléaire existantes, est globalement maintenue, ont souligné les responsables ukrainiens. M'hamed Rebah