Un avion cargo transportant 14 containers d'équipements de lutte contre la marée noire et la pollution a quitté Oran, hier, en direction de Huston aux Etats-Unis, a appris TSA de source bien informée. Ces équipements spécialisés appartiennent à la société nationale des hydrocarbures Sonatrach. Ils seront utilisés dans le dispositif mis en place par le groupe pétrolier Bristish Petrolium pour lutter contre la marée noire dans le golfe du Mexique, a ajouté notre source. Cette contribution de Sonatrach intervient suite à la demande formulée par BP. Sonatrach est la seule compagnie africaine à avoir été sollicitée par BP pour participer aux efforts de lutte contre la pollution causée par l'accident de sa plateforme pétrolière dans le golfe du Mexique. Sonatrach a acquis ce matériel spécial, composé notamment de barrages flottants anti-feu, il y a trois ans. La compagnie nationale des hydrocarbures, dont les navires sillonnent en permanence la Méditerranée, voulait ainsi se préparer à une éventuelle catastrophe en mer. Interrogé, Akli Brihi, directeur général de BP en Algérie, a confirmé cette information. " Je remercie le gouvernement algérien, particulièrement le ministère de l'Energie, ainsi que le groupe Sonatrach pour toute l'aide apportée à BP dans ces moments particuliers ", a-t-il indiqué. BP est le premier investisseur étranger en Algérie. Le flux de pétrole s'échappant au fond du golfe du Mexique pourrait atteindre 60.000 barils par jour, soit environ 9,5 millions de litres, ont annoncé ce soir les autorités américaines, révisant sensiblement à la hausse leurs précédentes estimations. Selon cette nouvelle estimation, la fuite serait comprise entre 35.000 et 60.000 barils par jour. "Cette estimation, que nous allons continuer à affiner au fur et à mesure que les scientifiques obtiennent de nouvelles données et conduisent de nouvelles analyses, est la plus complète à ce jour sur la quantité de pétrole qui se déverse à 1,5 km sous la surface de l'océan", déclare le secrétaire aux Affaires intérieures, Ken Salazar, dans un communiqué. De précédentes estimations faisaient état d'une fourchette de 20.000 à 40.000 barils par jour. Selon cette nouvelle estimation, 300 à 500 millions de litres de pétrole se sont déversés dans l'océan depuis le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon, le 22 avril, deux jours après son explosion. Notons que le président américain a prononcé mardi soir un discours solennel de 17 minutes pour affirmer son engagement à combattre la "pire catastrophe écologique"des Etats-Unis. "Ce n'est pas un événement ponctuel qui provoque des dégâts en quelques minutes ou quelques jours", analyse Barack Obama, qui a comparé la tragédie des côtes de la Louisiane à une "épidémie" à combattre pendant "des mois, et même des années". La section du conduit principal, pour récupérer le brut, pourrait avoir augmenté encore le débit de la fuite, selon des scientifiques. Mardi, BP a dû interrompre le pompage pendant cinq heures à la suite d'un incendie. Barack Obama a rencontré ce mercredi le président de BP, Carl-Henric Svanberg et le directeur général Tony Hayward, mais il a déjà ordonné à la société de créer un fonds d'indemnisation indépendant pour dédommager les victimes. Le chiffre de 20 millions de dollars a été avancé par des membres du Congrès. Le président américain a aussi annoncé le déploiement de 17 000 membres de la Garde nationale sur place, ainsi que la nomination d'un responsable du rétablissement des zones sinistrées, l'ex-gouverneur du Mississippi, Ray Mabus. La catastrophe de la marée noire pourrait aussi être pour les Etats-Unis l'occasion de tourner la page du tout pétrole et d'"adopter les énergies propres", selon Barack Obama. Toutefois, il n'a pas expliqué comment il pourrait faire adopter la loi sur l'énergie et le climat, bloqué depuis des mois au Sénat américain.