Développement de la culture du blé tendre et dur, de la pêche et de l'aquaculture, de la production animale, lancements de divers projets économiques, équipements publics et logements tous segments confondus, a été le principal thème des séminaires nationaux ou régionaux organisés ces derniers jours à Annaba. Les interventions et les débats ont été riches en informations. Animées par des universitaires et de hauts cadres, les rencontres ont permis aux représentants des filières de l'agriculture, de la pêche et de l'aquaculture, de la construction et de l'urbanisme et du monde vétérinaire, d'aborder sans complaisance les problèmes liés aux difficultés à l'origine des timides résultats enregistrés. Et si pour la culture du blé dur, l'on en est à la stimulation des énergies des céréaliers, le secteur de la pêche et de l'aquaculture semble être bien parti pour une constance dans le développement de la production. En visite de travail et d'inspection ce mercredi dans la wilaya de Annaba, M. Abdallah Khanafou, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques a constaté de visu les réalisations enregistrées. Il s'est longuement attardé sur les nombreux et différents sites de projets achevés, en cours de réalisation, à lancer ou à étudier. La journée régionale d'étude sur l'investissement en aquaculture lui en a donné l'opportunité. Devant les cadres responsables des structures décentralisées de son ministère, opérateurs économiques, investisseurs, armateurs représentant des chambres de la pêche de plusieurs régions du pays, il n'a pas manqué de souligner l'assistance financière et technique accordée par l'Etat pour le développement des activités de son département. «Le développement de l'aquaculture est un impératif dans notre pays», a-t-il tenu à souligner. Il a réitéré cette affirmation lors de sa visite des étangs des salines de Boukhmira. Ce site a été qualifié par les spécialistes et les biologistes de favorable à l'exploitation en aquaculture en conformité avec les dispositions du Schéma national de l'aquaculture (2005). Le ministre a également pris connaissance de plusieurs autres sites à fort potentiel de rentabilité aquacole. Il faut dire qu'avec ses 13 bassins d'une capacité de 1,3 million de m3, ses 180 hectares et sa situation géographique par rapport au réseau de communication terrestre, ferroviaire, portuaire et aéroportuaire, ce site est idéal pour l'aquaculture. Et c'est justement dans ce cadre que s'insère le thème retenu pour la journée d'étude : «Opportunités d'investissement en aquaculture». Sur le site même, a été longuement discutée la faisabilité de pareil projet à proximité de l'aéroport Rabah Bitat, notamment en ce qui concerne l'aspect sécuritaire des lieux tel que prévu par la loi. L'inauguration de l'extension de l'école de formation aux techniques de la pêche et de l'aquaculture et la remise des autorisations d'acquisition d'unités de pêche à des jeunes bénéficiaires des dispositifs d'investissement ont été deux autres étapes de la visite ministérielle. Cependant, c'est au port de pêche la Grenouillère où il s'était rendu que Abdallah Khanafou appréhendera le mieux les problèmes des gens de la mer. L'on a même été étonné de lire sur les statistiques avancées que la production des produits de la pêche (poissons bleus et blancs) a plus que doublé. Avec 700.000 tonnes enregistrées en 2009, l'on est loin des 300.000 tonnes du début des années 2000. Ces mêmes statistiques ont étonné Mohamed Larbi Yahyouche, le président de la chambre nationale de pêche. «Je ne sais pas d'où ils ont pu tirer ces chiffres mais je suis fortement sceptique quant à leur exactitude. Je dois préciser qu'en l'absence de marché de gros des poissons sur la majorité des 32 ports de pêche au niveau national, il est impossible d'établir des statistiques fiables. A mon avis, là se situe le problème de la régulation des coûts. La réalisation de ce type de marché dans chaque port est impérative. Il est inconcevable que la sardine atteigne 400 DA/kg et l'anchois 7 000 DA/kg comme c'est le cas ces derniers jours», a précisé Yahyouche. Son intervention est corroborée par les déclarations de plusieurs patrons pêcheurs et marins. La nécessité de la réalisation d'un port de pêche avec roulève à Sidi Salem ou à la Caroube a été soulignée par l'ensemble des opérateurs mis au contact du représentant du gouvernement. Ce dernier a également pris connaissance de plusieurs nouveaux projets d'investissement tels que la fabrique de glace réalisée par des jeunes dans le cadre du dispositif ANSEJ et le foyer pour marins pêcheurs. Comme il a inspecté un établissement privé d'exploitation des produits de la pêche réalisé dans le cadre de la promotion des activités d'exportation des produits halieutiques à haute valeur marchande comme les crustacés. Le ministre n'a cependant pas abordé la question de la pêche du thon qui, annuellement, traverse en quantité, les côtes d'Annaba à destination de la Tunisie. L'on se contentera donc de la performance réalisée dans le développement des activités aquacoles par la direction de la wilaya de Sétif. Elle porte sur la suppression de toute importation d'alevins grâce à l'augmentation de la production de la closerie de Sétif. D'à peine 1,6 million d'alevins en 2010, cette production a atteint 8,5 millions en 2010. Ce qui n'est pas le cas pour la capture du thon. Avec seulement 138 tonnes de thon autorisées à l'exportation par l'ICCAT pour l'année 2011, l'on est loin des 600 de 2010 et des 1100 tonnes de 2011. Tout autant que celle de 2011, ces deux dernières quantités n'ont malheureusement pas profité au trésor public algérien. Des armateurs véreux bénéficiaires d'importantes aides financières de l'Etat l'ont voulu ainsi en détournant cette aide vers une autre destination sans relation avec la capture du thon. A. Djabali