Elle discute à la lumière de son expérience de ce qui fait qu'un système universitaire joue un rôle innovant et de soutien du développement économique. Elle discute à la lumière de son expérience de ce qui fait qu'un système universitaire joue un rôle innovant et de soutien du développement économique. Oumelkhir Touati, une sociologue de l'université de Montréal et une gestionnaire au sein de Sonatrach depuis plus de 20 ans, utilise ses recherches doctorales pour discuter des problèmes du système socioéducatif et des moyens à mettre en œuvre pour le rénover et lui faire jouer un rôle dynamique dans le développement du pays. Le dernier auteur de cette section importante, Rezki Lounnas, ancien cadre Sonatrach et talentueux chercheur en énergie, ayant entre autres occupé le poste de directeur du département des études énergétiques à l'OPEP à Vienne en Autriche, nous propose une réflexion de classe internationale sur le secteur des hydrocarbures. Sa contribution a été répartie en deux chapitres pour faciliter la lecture d'un sujet relativement technique et destiné surtout aux spécialistes du domaine. Même si tous les chapitres de cette partie font référence à la concurrence internationale, c'est dans la partie 4 que la concurrence et ses implications sont abordées directement. La partie 4 est consacrée directement à la concurrence et à ses effets, les deux premiers chapitres, de Morteda Zabouri, un expert de l'économie politique internationale, et de N. Safir, sociologue, abordent sous des angles différents l'importance des talents dans la concurrence entre nations. Ils détaillent comment le développement des talents fait la différence et suggèrent comment l'Algérie pourrait et devrait faire pour s'appuyer sur les multiples talents dont elle dispose. Mehdi Abbas, économiste à l'université de Grenoble, replace l'Algérie dans le contexte institutionnel de la communauté des nations et examine les contraintes et les possibilités que cela offre à son développement économique. Finalement, R. Lounnas reprend le sujet de l'énergie en le replaçant dans son cadre naturel, celui de la relation entre nations. L'énergie, ressource géopolitique par excellence, est discutée et son cadre institutionnel international révélé pour suggérer l'importance d'une gestion stratégique des ressources du pays. La dernière partie remet au premier plan l'importance du management de la complexité pour une mise en œuvre efficace de la stratégie économique d'une nation. Le premier chapitre, de T. Hafsi, propose un regard sur le fonctionnement d'une nation et sur les mécanismes qui permettent de générer en situation de complexité les comportements des acteurs économiques. Le chapitre de B. Aliouat met en particulier l'accent sur la régulation comme une forme de management particulièrement efficace, parce qu'elle permet de faire de manière indirecte ce qu'on ne peut réaliser de manière directe. Comme le marché est une main invisible de la coordination économique globale, on ne peut éviter d'en parler, et A. Mebtoul discute de la complémentarité entre les actions « naturelles » du marché et celles « artificielles » de l'Etat. La nature fait toujours mieux les choses, on est alors tenté de penser comme d'autres avant nous, qu'un Etat est meilleur lorsqu'il est plus modeste et moins interventionniste, laissant le marché tout en le régulant, dirait B. Aliouat, jouer un rôle efficace d'intégration de l'activité économique. Dans son essai, A. Benbitour utilise là aussi son expérience pour montrer comment la gestion des entreprises d'Etat a été souvent inappropriée parce que l'Etat voulait trop en faire. Finalement, Bachir Mazouz, professeur spécialisé dans le fonctionnement et l'intervention de l'Etat, et Noureddine Belhocine, spécialiste du management, décrivent comment le public et le privé s'associent de manière judicieuse, dans le cadre de partenariats public-privé, pour offrir une efficacité que le public ou le privé séparément ne peuvent réaliser seuls. 3.- Le tour d'horizon proposé dans ce livre est destiné à montrer tout ce que l'Algérie s'empêche de réaliser faute d'utiliser les résultats des sciences sociales et du management et faute de libérer les ressources humaines considérables dont elle dispose. Comme nous l'évoquons dans le livre, les Algériens ont la possibilité de construire une économie de classe mondiale. L'Algérie devrait faire partie du peloton de tête des pays émergents comme les quatre grands que sont la Chine, l'Inde, le Brésil et la Russie, auxquelles s'ajoutent les quatre dynamiques que sont la Turquie, la Corée du Sud, Taiwan et la Malaisie pour former le groupe le plus dynamique de la Terre. Si l'Algérie ne le fait pas encore, c'est parce que les Algériens sont actuellement leurs propres ennemis. Ils voient trop petit et ont trop peur de l'avenir. En s'ouvrant et en acceptant le challenge de la compétition, ils éradiqueront non seulement la pauvreté mais aussi les maux de société que sont la corruption et les déviances de gouvernance qui caractérisent le monde d'aujourd'hui. Notre entreprise est, nous l'avons dit, à la fois ambitieuse et modeste. Nous sommes modestes parce que nous ne croyons pas apporter la lumière à l'Algérie. Nous n'apportons qu'une démarche et notre foi que la lumière ne viendra que du réveil ordonné des multiples forces de la nation. Nous sommes ambitieux parce que nous croyons que cela peut se produire. Nous avons l'ambition de susciter de l'enthousiasme chez les politiciens avertis et les intellectuels. Nous avons l'ambition de montrer que les divisions sont étriquées et font perdre tout le monde. Toutes les forces et tous les intérêts gagneront beaucoup plus dans une Algérie qui marche que dans une Algérie étriquée, qui a peur et qui se freine elle-même. Les plus grandes civilisations ont été construites par des hommes modestes mais qui avaient de grands rêves. Nous voulons inciter les Algériens et leurs dirigeants à ne pas s'empêcher de rêver. Ils ont déjà démontré leur capacité à faire de grandes choses. Ils peuvent faire de leur pays une puissance régionale de premier plan, respectée et admirée par tous. Ce livre et les contributions de ce collectif veulent suggérer aux dirigeants de l'Algérie de ne pas se laisser tromper par le miroir aux alouettes de la richesse et du pouvoir volés. Ils réaliseront plus pour eux-mêmes et pour la nation en acceptant de se dépasser. En utilisant la science, en décentralisant, en libérant les énergies considérables générées par la révolution de libération nationale, ils seront à la mesure de cette révolution, du serment des martyrs et feront œuvre historique. Faute de cela, ils seront honnis à jamais par toutes les générations futures d'Algériens. Nous croyons qu'ils ont le choix. (Suite et fin) Professeur Taieb Hafsi Directeur de recherches HEC Montréal