Statique n Depuis de longues années, une dynamique tendant vers la professionnalisation de l'université est née. Celle-ci est-elle en train de devenir une entreprise ? L'université de Béjaïa fait partie des dix premières à adopter le système LMD en Algérie depuis 2004. «Notre université compte 26 000 étudiants. 6 000 sont inscrits en LMD et la progression des adhésions au système est de plus en plus importante. Nous avons réussi à inscrire 1 400 étudiants au système en 2005», informe M. Merabet, recteur de l'université de Béjaïa, lors d'un atelier sur le «partenariat université-entreprise», tenu dans le cadre du colloque sur le système LMD (Licence-Mastère-Doctorat) qui a pour thème : «Le système LMD : entre implémentation et projection.» Pour M. Merabet, «la mission de l'université est en train de changer. Elle doit être une source intarissable de compétences pour les entreprises.» Pour cela : «il faut inscrire une dynamique de partenariat entre différents secteurs», préconise-t-il. «Il faut que l'université apprenne à discuter avec les entreprises et avec son environnement socio-économique pour pouvoir jouer son rôle pleinement.» Un rôle qui selon l'orateur, est primordial pour le développement économique et social du pays. Pour cela, l'université doit être plus ouverte vers son environnement immédiat et s'enquérir des besoins des différents secteurs pour pouvoir finalement proposer des offres de formation adaptées à sa région géographique, sociale et culturelle. «Il faut revoir les offres de formation en consultation avec les secteurs économiques», soutient-il. «Les compétences ne peuvent venir que de l'université» et pour cela, cette dernière doit améliorer la qualité de son «produit et le mettre sur le marché». Aussi, si on comprend bien les propos du recteur de l'université de Béjaïa, l'université est en train de devenir une entreprise de production, le produit étant la compétence. Cette institution qui a connu une longue période de stagnation, doit maintenant s'ouvrir à un monde sans merci, où règnent la concurrence et la recherche de nouveau marché. Ce dernier consiste en la recherche de partenariat avec des entreprises pour placer ses étudiants. «Et si l'évaluation des universités dans le futur se fera par le nombre de placement de ses étudiants dans les entreprises ?» Pour cela, M. Merabet prône la mise en place d'un département d'insertion professionnelle au sein de l'université. Grâce à cette politique volontariste et l'envie d'aller de l'avant malgré les manques enregistrés par le recteur particulièrement en matière d'encadrement, «le corps enseignant est très jeune, il manque de formation psychopédagogique et professionnel dans le sens où il n'a jamais travaillé dans une entreprise donc pas de culture de l'entreprise», ainsi que des appréhensions des parents et étudiants quant au nouveau système, le système LMD réalise de véritables prouesses dans cet établissement. «Tous les licenciés en génie civil et électrotechnique sont d'ores et déjà recrutés pour ce qui concerne la promotion de juin 2007. C'est déjà un grand pas. reste le manque d'encadrement qui ne permet pas de suivre les universitaires diplômés et de les aider à promouvoir leurs propres projets.» sur 1 200 ingénieurs sortants par an, aucun n'a créé une entreprise.